L’incendiaire de l’Élysée est l’unique responsable de cette situation. Aveuglé par sa morgue de classe, c’est sur un tout autre scénario qu’avait misé le chef de l’État, pensant jusqu’au dernier moment qu’un coup de poker était encore possible. La minorité présidentielle aura tout tenté pour se tailler un chemin à la machette, en achetant une à une les voix des députés LR. Fébrile, l’exécutif a dû renoncer au dernier moment à jouer à la roulette russe. L’entêtement et la brutalité d’Emmanuel Macron non seulement exposent le pays à de grands dangers démocratiques mais pourraient aussi rebattre totalement les cartes du quinquennat.
Dans ce nouveau contexte, électrique, la possible adoption d’une motion de censure, lundi prochain, n’est plus une hypothèse farfelue. D’autant que cet énième coup de force institutionnel a remis du carburant à un mouvement social qui a encore beaucoup de cordes à son arc. Dès hier, la gauche a déposé une proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée (RIP), qui permettrait enfin au peuple de trancher.
C’est donc une nouvelle phase de la bataille des retraites qui s’ouvre ce matin. Le président a choisi la brutalité et mise désormais sur des « débordements » pour tenter de diviser et tuer à petit feu le mouvement social. La réapparition des violences des black blocs, idiots utiles du pouvoir, en atteste. La mobilisation populaire doit répondre par la détermination pacifique, comme elle l’a fait intelligemment depuis le début : unité syndicale, grèves, manifestations, blocages… La victoire est à portée de main.