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03/10/2025

Matériaux de construction : le recul de l’activité se poursuit sur les douze derniers mois

Si les granulats stagnent à un niveau bas, l’Unicem note une stabilisation de la baisse des ventes de béton prêt à l’emploi (BPE), le tout sur fond de flou politique depuis la chute du gouvernement Bayrou.

Une fois n’est pas coutume, la rentrée, loin d’être apaisée, a charrié son lot de déconvenues en cascade: censure du gouvernement, manifestations, grèves et nomination d’un nouveau Premier ministre dont tout le monde doute de la longévité... Autant dire qu’une telle instabilité n’est pas en mesure de rassurer le monde économique et, par extension, les secteurs de l’immobilier et de la construction. L’activité des matériaux continue ainsi de reculer sur les douze derniers mois, même si une nette modération des rythmes de repli est constatée.

En juillet, une progression trompeuse

Le mois de juillet a constitué une (petite) éclaircie dans la grisaille : la production de granulats a augmenté de 1 % par rapport à juin, tandis que les livraisons de BPE ont crû de 2,1 %. Cette légère et fragile progression agit en trompe-l’œil, tant juin avait été synonyme de déliquescence de l’activité. A titre de comparaison, la production de granulats a baissé de 1,9 % entre les mois de juillet 2024 et 2025, alors que le BPE a vu ses livraisons fondre de 5,4 % en un an. En évolution cumulée sur douze mois, les granulats ont baissé de 0,3 % ; -5,9 % pour le BPE.

Le logement neuf toujours en panne

Principale cause de cette baisse continue, la crise durable de la construction de logements neufs. Malgré une certaine reprise ces derniers mois (les permis de construire ont progressé de 3,6 % au cours des trois derniers mois par rapport aux trois précédents, et de 22,7 % par rapport à il y a un an ; les mises en chantier, de 11,5 % entre mai et juillet au regard du trimestre précédent, +13,1 % sur un an), le nombre de logements commencés cumulé sur douze mois (294 500 unités) se situe 23 % en-dessous du niveau moyen des mises en chantier de ces 25 dernières années (384 000).

La prudence budgétaire freine les travaux publics

Après deux années de croissance, le secteur des travaux publics (TP) s’engage lui depuis l’été sur une décélération de son activité, comme il est souvent de mise à l’approche de scrutins municipaux : -3,2 % sur un an et -1,2 % sur les trois derniers mois glissants d’après la dernière enquête de la FNTP. L’Unicem craint qu’une accélération des travaux, « qui aurait pu être espérée en cette toute fin de cycle électoral », n’ait finalement pas lieu. « La prudence budgétaire aura eu raison des derniers arbitrages des collectivités locales en matière d’investissement », écrit-elle.

Source Le Moniteur par Anthony Denay