Sophie Arouet, présidente de l’association Vexin Nature et Qualité de Vie à Cahaignes (Eure).
Pouvez-vous rappeler l’historique du dossier ?
À 300 mètres des premières habitations du village de Cahaignes se met en place une carrière d’argile à la demande de la société Terreal. Cette argile, disent-ils, leur est nécessaire pour fabriquer des tuiles de Bavent dans leur usine des Mureaux (Yvelines).
Un agriculteur, également conseiller municipal, dont le terrain se situe sur la commune de Cahaignes, leur a accordé une concession sur 30 ans pour extraire cette argile.
Dès que les habitants l’ont appris, ils ont manifesté leur opposition à ce projet situé dans une zone qui aurait dû être classée Natura 2000 depuis plusieurs années. Malgré le soutien de la mairie de Vexin-sur-Epte, de celle de Vernon (à cause des camions qui traverseront le pont dans les deux sens) et de Seine Normandie Agglomération, l’autorisation d’exploitation a été accordée le 19 mars 2024.
Les travaux préparatoires ont débuté en juin dernier… Où en est-on ?
Cet été, une large route a été construite en plein champ pour permettre aux camions de se croiser à la sortie de Cahaignes, ainsi qu’une plateforme de chargement. L’autorisation préfectorale, qui fait 62 pages, soumet le chantier à de multiples obligations, dont celle de ne pas traverser le village.
La société sous-traitante ne l’a pas respectée : en juin et juillet, d’énormes camions s’engouffraient dans une petite rue en frôlant les habitations.
Entre le bruit et la poussière, les riverains devenaient fous et craignaient pour leur sécurité. Un habitant, qui voulait filmer depuis son jardin ces énormes camions passant devant chez lui, a même été menacé par les camionneurs du sous-traitant.