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01/10/2025

Attention, coup de frein sur MaPrimeRénov’ !

Avant de quitter Matignon, François Bayrou a signé les décrets précisant les contours du dispositif MaPrimeRénov’ pour les mois à venir. L’heure est aux économies.

Ils font partie des tout derniers décrets signés par François Bayrou en tant que Premier ministre. Mais ce sont des textes très importants pour les secteurs de l’immobilier et du bâtiment, ainsi que pour tous ceux qui sont en attente pour réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur logement. Le 9 septembre, en effet, les décrets précisant le nouveau cadre de MaPrimeRénov’ ont été publiés au Journal officiel et ils viennent, un peu, clarifier la situation.

Pour rappel, il existe deux types de travaux énergétiques. Quand on n’effectue qu’une seule action, comme changer son système de chauffage ou installer des fenêtres à double vitrage par exemple, on parle d’une rénovation par geste. Quand, au contraire, on effectue plusieurs actions en même temps (au moins trois), on parle de rénovation d’ampleur et cela ne peut passer que par ce que l’on appelle un « parcours accompagné ». Entendez par là que les demandeurs doivent obligatoirement faire appel à un « Accompagnateur Rénov’», qui doit les aider dans leurs diverses démarches.

Le parcours accompagné maintenu en 2026

Concernant les rénovations d’ampleur, les décrets confirment donc le maintien du dispositif MaPrimeRénov’. C’est, en soi, une bonne nouvelle. On se souvient que le gouvernement avait décidé de fermer brusquement les vannes, en juin, suite à l’afflux de demandes et à la multiplication des fraudes. D’aucun craignaient que, dans la situation de tension budgétaire que nous connaissons, l’aide tout entière ne passe à la trappe. Ce n’est pas le cas mais force est de constater que la voilure est largement réduite.

Des plafonds abaissés

Quant aux plafonds de travaux finançables par MaPrimeRénov’, ils sont également abaissés. Ils passent à 30.000 € pour des travaux permettant d’améliorer la note énergétique de deux crans et à 40.000 € pour un gain de trois classes.

Enfin, le dispositif est reconfiguré pour s’adresser en priorité aux foyers les plus modestes. A l’ouverture de la plateforme fin septembre, ils étaient même les seuls à pouvoir déposer leur dossier. Pour l’année 2025, pour entrer dans cette catégorie, un foyer comprenant quatre personnes et vivant en dehors de la région parisienne, ne devait pas dépasser 35.285 € de revenus annuels.

Quand ils pourront à leur tour déposer une demande, les revenus intermédiaires, ne pourront prétendre à une aide que sur 45 % du montant de leurs travaux et seulement 10 % pour les foyers aux ressources supérieures et ce, quelle que soit l’importance du gain énergétique réalisé.

A noter enfin que seuls 13.000 dossiers pourront être déposés d’ici à la fin de l’année 2025 et que la plupart devraient être traités en 2026, vraisemblablement dans leur ordre d’arrivée. Si, donc, vous avez un projet et que vous remplissez les différents critères, ne tardez pas à déposer votre dossier.

L’ensemble de ces dispositions sont applicables dès le 30 septembre 2025 et jusqu’au 31 décembre 2026.

Les décrets du 9 septembre concernent aussi les rénovations par geste qui, elles, n’ont pas été concernées par l’interruption estivale. Mais, là aussi, l’heure est aux économies.

Deux des gestes les plus courants en rénovation énergétique ne seront plus éligibles à MaPrimeRénov’ à partir du 1er janvier 2026. L’installation d’une chaudière biomasse et l’isolation des murs sortent, en effet, du dispositif.

Or, selon Audrey Zermati, directrice de la stratégie d’Effy, une société spécialisée dans l’efficacité énergétique, « plus d’un dossier sur dix concernait ce type de travaux au premier semestre 2025 ». Ces travaux pourront toujours être financés par maPrimeRénov’, mais seulement dans le cadre d’un projet accompagné.

Un budget préservé... pour l'instant

Les décrets contiennent également des mesures visant à fluidifier les demandes d’aides. Le DPE ne sera plus obligatoire dans le cadre d’une rénovation par geste. D’autre part, les travaux de chauffage et d’isolation ne seront plus liés, comme c’était le cas dans la version précédente du dispositif.

Enfin, le budget global de l’Anah au titre de la rénovation énergétique reste inchangé pour 2026, à 3,6 milliards d’euros, sous réserve de la validation de son budget dans la loi d’orientation budgétaire dont on sait, par ailleurs, qu’elle est loin d’être finalisée.

Source L'Echo Républicain