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26/05/2025

En difficulté, Wienerberger France compte sur l’État et les collectivités pour soutenir ses futurs investissements

Dans un contexte difficile pour le secteur du bâtiment, Wienerberger France a reçu le président de la région Franck Leroy sur son site d’Achenheim, mercredi 7 mai. L’entreprise spécialisée dans la couverture du bâtiment devrait réduire ses investissements en 2025, sans renier ses objectifs de décarbonation.

Franck Leroy (à droite) a longuement échangé avec Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger, sur les enjeux de décarbonation de l’entreprise 

Wienerberger France compte sur l’État et les collectivités pour soutenir ses futurs investissementsFrédéric Didier, le directeur général de Wienerberger France, l’affirme : "La décarbonation est notre principal enjeu d’investissement aujourd’hui et pour les années à venir". Filiale du fabricant autrichien de tuile et de brique en terre cuite Wienerberger, l’entreprise, basée à Achenheim, près de Strasbourg, vise une diminution de 40 % de ses émissions de gaz à effets de serre en 2030. "Nous avons déjà diminué de 18 % nos émissions par rapport à 2020 avec nos investissements passés, et nous allons continuer dans cette voie", assure le directeur général. Devant lui, une assemblée composée de responsables politiques dont Franck Leroy, président de la Région Grand Est, venu visiter l’usine et comprendre les enjeux du moment. "Il y a encore quelques années, la compétitivité rimait avec la question du prix. Aujourd’hui, c’est l’empreinte carbone qui joue dans la compétitivité d’une entreprise. Le rôle de la Région est de mettre en place un environnement favorable à l’investissement dans la décarbonation des industries", explique le président de Région.

Perte de 10 % du chiffre d’affaires

Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, et Valentin Rabot, le maire d’Achenheim, ont aussi fait le déplacement. "Ce sont toutes les collectivités qui doivent être attentives sur la manière d’encourager ce genre d’entreprise à continuer d’investir, malgré les difficultés particulières du secteur du bâtiment", complète l’élu régional.

Si le groupe Wienerberger totalise près de 4,5 milliards de chiffre d’affaires en 2024 pour 20 000 salariés répartis dans 28 pays, la branche française a connu de grosses difficultés l’an passé. "Nous avons perdu environ 10 % de notre chiffre d’affaires à cause de la crise dans le secteur de la construction neuve", affirme Frédéric Didier. Avec l’acquisition de Terreal au printemps 2024, Wienerberger France emploie désormais 2 300 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 600 millions d’euros en 2024.

Des investissements revus à la baisse pour 2025

Si l’entreprise prévoyait d’investir 100 millions d’euros chaque année pour sa stratégie de décarbonation, ce ne sera pas le cas en 2025. "Nous allons continuer d’investir mais dans une moindre mesure. Nous espérons atteindre entre 30 et 40 millions d’investissement en 2025, en attendant une reprise du marché en 2026", indique le directeur général.

Depuis le début d’année 2025, l’entreprise a connu une petite "bouffée d’oxygène" dans le tumulte de la crise du secteur du neuf : le maintien du prêt à taux zéro pour l’acquisition de logement dans le budget 2025 du gouvernement. Une volonté portée par la Fédération française des tuiles et briques, dont Frédéric Didier est le président.

Pour accélérer sur la stratégie de décarbonation de Wienerberger, Frédéric Didier annonce "un projet majeur" déposé dans le cadre de France 2030. "Nos futurs investissements concernent l’ensemble de nos sites en France. Nous avons de nombreux projets structurants à réaliser pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Avec le dispositif France 2030, nous espérons déjà obtenir des millions, voire une dizaine de millions d’euros de subventions".

Source Le Journal Des Entreprises par Dorian Mao