Pages

07/01/2025

La terre cuite à l’ancienne de la Tuilerie de Bridoré

Des tuiles en terre cuite : le précieux savoir-faire de la tuilerie redonne son caractère aux toitures historiques et aux bâtiments patrimoniaux.

À Bridoré, Hubert de Lacotte et son équipe conçoivent dans les règles d’un art ancestral des tuiles en terre cuite qui redonnent vie aux toits des abbayes, cathédrales et autres monuments du patrimoine français.

« C’est en cherchant comment restaurer la toiture de ma maison en Touraine que m’est venue l’idée de me lancer sur le marché de la terre cuite », se souvient Hubert de Lacotte qui conforte son idée auprès d’artisans lors du Salon du patrimoine.

Sa carrière au sein de groupes industriels prend un virage à 180° lorsqu’il fonde en 2007 la tuilerie à Bridoré. « Je me suis formé auprès de deux anciens tuiliers, dont l’un est mon associé, qui m’ont transmis leur savoir-faire. Et j’ai fait le tour de France pour trouver les machines anciennes. »

Hubert de Lacotte s’appuie aussi sur les travaux du Centre technique de matériaux naturels de construction de Clamart afin de respecter les étapes délicates de fabrication. « Le travail de mélange de la pâte à base d’argile et de sable – dégraissant naturel –, de séchage, puis la cuisson doivent être rigoureux pour garantir la solidité et obtenir les différentes couleurs qui donnent le caractère aux toitures. »

À l’issue d’un cycle de 35 heures qui respecte pour chaque cuisson les taux d’humidité et d’oxygène, 10.000 à 12.000 tuiles sortent par semaine. Et c’est à l’aide de clés à bois que le galbe des tuiles assure la ventilation naturelle des toitures pour des décennies. « Elle n’a jamais exactement la même taille pour donner des pureaux décrochés ce qui évite les lignes horizontales ; la toiture vit, ondule. »

La cathédrale de Bayonne couverte de 67.000 tuiles sur mesure

Alternative esthétique aux tuiles de récupération, ces tuiles 100 % naturelles recouvrent la cathédrale de Bayonne (67.000 sur 1.000 m2), comme l’église de La Celle-Guenand, bientôt la porte de Déols…

Labellisée entreprise du patrimoine vivant (EPV), la tuilerie de Bridoré appartient au groupement des entreprises de restauration (GMH). « Cela nous permet de travailler en relation directe avec les architectes des monuments historiques, des bâtiments de France, la fondation du patrimoine. Et nous sommes chaque année au Salon du patrimoine. »

Retenu par la Mission du patrimoine de Stéphane Bern pour la restauration d’un ancien château (Toulongeon en Saône-et-Loire), le fondateur reste modeste et prudent. « J’aimerais investir dans un second four et agrandir le bâtiment actuel mais au vu de la conjoncture, je ne suis pas encore prêt », conclut le passionné.

  • Tuilerie de Bridoré, Les Boires 37600 Bridoré ; tuileriedebridore.fr
  • Dirigeant : Hubert de Lacotte
  • Effectif : trois salariés
  • CA : 590.000 €