Surveillances, patrouilles, relevés de traces… Il y a quelques jours, les gendarmes de la communauté de brigades de Terres de Haute Charente épaulés par la brigade de recherches de Confolens ont interpellé trois hommes suspectés d’être à l’origine de nombreux vols de carburant sur des chantiers de Terreal, notamment sur une carrière.
Au total, selon l’enquête de gendarmerie, ce sont environ 500 litres de GNR, du gazole non routier, qui ont été dérobés à la société sous traitante de Terreal, la SAS SOTEC. Il s’agit d’une entreprise de travaux publics implantée à Orignolles en Charente-Maritime. Les trois mis en cause ont reconnu les faits. Originaires du secteur, ils seront jugés devant le tribunal correctionnel d’Angoulême en avril 2025. Ces vols duraient depuis avril dernier.
Ce qu’il faudrait ? « Des contrôles »
Il s’agit pour les entrepreneurs « d’une vraie problématique pour les entreprises de TP et de gros œuvres » concède David Léobet, secrétaire général de la CAPEB 16, la chambre artisanale des petites entreprises du bâtiment. « Très souvent, on est obligés de laisser les engins de chantier sur des sites pas gardés ni surveillés, en extérieur. Dans des lieux isolés, en campagne… » De quoi susciter des convoitises.
Ces dernières années, des investissements ont été réalisés pour sécuriser les bouchons des réservoirs. « Mais du coup, il y a encore plus de casse », note David Léobet. « Ces équipements sont fracturés. Ce qu’il faudrait, c’est lutter contre l’utilisation du GNR, du rouge, en faisant des contrôles… Car prendre en flag, c’est très compliqué. »
Pour rappel, il est strictement interdit de mettre du rouge dans un véhicule qui n’est pas un engin de chantier ou agricole. Rouler au GNR est en effet considéré comme une fraude fiscale et cela est puni par une amende. Le GNR est en effet moins cher car moins taxé que le gazole. Il est actuellement à 1,20 euros le litre.
Pour David Léobet, ce phénomène a « toujours existé, mais les vols ont évidemment augmenté ces trois ou quatre dernières années. Cela a un impact économique certain et les entrepreneurs sont obligés de mesurer un certain volume de vols. C’est devenu difficile de lutter contre ce fléau qu’ils sont obligés de le budgétiser. On pousse les entreprises à déposer plainte notamment pour avoir un recueil de statistiques mais aujourd’hui, elles sont désabusées. Si les gendarmes arrêtent une équipe, une deuxième la remplace le lendemain… » Double peine pour les entreprises : ces vols ne sont bien souvent pas remboursés par les assurances. Pour pouvoir bénéficier d’une indemnisation, il faut en effet que le chantier soit clôturé… Ce qui n’est pas toujours le cas.
Source La Charente Libre par Antoine Beneytou