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11/03/2024

Terreal - Projet de carrière dans l'Eure : la décision du préfet se fait attendre

Le commissaire-enquêteur a prononcé un avis favorable sur le projet alternatif de Terreal, à Cahaignes dans l'Eure. La balle est désormais dans le camp de la préfecture de l'Eure.

L'enquête publique complémentaire portant sur le projet de Terreal s'est déroulée en janvier.

La décision finale se fait attendre. Du 9 au 23 janvier, les habitants de Vexin-sur-Epte, dans l’Eure, ont pu exprimer leur avis à la suite de l’enquête publique complémentaire mise en place dans le cadre du projet alternatif d’exploitation d’une carrière d’argile à Cahaignes, mené par la société Terreal.

Début février, les conclusions sont tombées : un avis favorable a été émis et a confirmé ainsi celui qu’avait donné le premier commissaire-enquêteur lors de l’enquête publique de 2022. Néanmoins, un certain nombre de critiques soulevées par l’association Vexin Nature qualité de Vie, principale opposante au projet de carrière, ont été prises en compte.

« Nous prenons acte de cette décision »

Parmi celles-ci : l’augmentation des nuisances sonores au niveau du village ou encore l’impact du projet sur le paysage. Une petite victoire pour les opposants.

Nous prenons acte de cette décision. Le commissaire-enquêteur aurait pu considérer également que d’autres réserves n’avaient pas été levées comme l’optimisation du recul du front d’exploitation (qui se trouvera à 330 m des habitations) ou que la matérialisation du parcours des camions à travers champs, qui nécessite l’artificialisation de presque trois hectares de terres agricoles cultivées, n’était pas très intelligente.

Le commissaire-enquêteur a déploré également que Terreal n’a pas cherché de solutions alternatives à Cahaignes, alors que l’entreprise avait déjà conclu un contrat de fortage sur ce site en 2014 et que « l’épuisement de la carrière du Chapet était inéluctable. »

« Des leviers juridiques existent »

Malgré tout, un autre point important soulevé par le commissaire-enquêteur a fait tiquer l’association : l’absence de risque de dépréciation des maisons. « Selon lui, il y aura peut-être moins d’acheteurs… Mais en général, quand il y en a moins, les prix baissent. C’est un défi aux lois de l’économie », regrette Alain Riou.

Autre fait encourageant pour les opposants au projet  : dans ses conclusions, le commissaire-enquêteur, inquiet d’une probable extension de l’exploitation au bout de quinze ans, a proposé des solutions pour faire en sorte que cette menace soit totalement levée.

Des leviers juridiques existent. Par exemple, la municipalité de Vexin-sur-Epte pourrait mettre à profit le temps qui lui serait donné pour renforcer son Plan local d’urbanisme (PLU).

Avant d’insister : « En tout cas, nous savons que nous pouvons compter non seulement sur les élus de Vexin-sur-Epte (qui a émis un avis défavorable, à l’unanimité, au projet alternatif présenté) mais aussi sur d’autres du territoire (parmi eux, Frédéric Duché, maire des Andelys et président de Seine Normandie Agglomération, ou encore François Ouzilleau, maire de Vernon, qui a exprimé une nouvelle fois son opposition au projet, Ndlr). Ils peuvent être écoutés et entendus. » 

Extension : vers un renoncement ?

Une autre bonne nouvelle est arrivée aux oreilles des opposants. Si ce projet venait à être autorisé par le préfet, Terreal a annoncé vouloir renoncer au prolongement de l’exploitation de la carrière au bout de quinze ans… Mais du côté de l’association, on préfère rester sur ses gardes.

Nous ne savons pas quoi en penser, d’autant que l’entreprise est en train d’être rachetée par une société autrichienne. Au bout des quinze ans d’exploitation, Terreal pourrait être revendue entretemps et le préfet aura changé aussi… Nous avons quand même peur qu’il soit toujours possible pour Terreal d’effectuer une demande totalement vierge d’autorisation pour un projet similaire

Une situation qui pourrait intervenir seulement si le projet alternatif venait à être autorisé. « On espère qu’il va aller dans notre sens », conclut Alain Riou. La balle est désormais dans le camp du préfet de l’Eure.

Source Actu par Maxime Laffiac