Au loin, par-delà les champs cultivés, impossible de le manquer : le village de Saint-Martin-des-Fontaines se distingue par son clocher mais aussi par les cheminées de sa briqueterie. L’usine Bouyer-Leroux, qui fabrique des briques et des tuiles en terre cuite avec 91 salariés, s’étend sur dix hectares, quasiment autant que la surface urbanisée de ce village.
L’histoire et le quotidien de ce village de 173 habitants, le deuxième plus petit de Vendée, s’entremêlent avec ceux de la briqueterie. La majorité des employés viennent des alentours, quelques-uns habitent le village. Le maire, depuis six mandats, Philippe Hernandez, est l’ancien directeur industriel de l’usine. Il ne cache pas son envie de passer la main. « L’entreprise, elle est imposante, dit-il. C’est une usine qui tourne 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Il y a toujours eu des camions, des fumées. » Depuis un an, pourtant, la situation s’est crispée entre l’usine et des habitants.
Un dépassement des rejets polluants
En mai 2022, Bouyer-Leroux est mis en demeure par la préfecture de Vendée : l’inspecteur de l’environnement a constaté des dépassements de seuil réglementaire de rejets atmosphériques concernant plusieurs substances : le chlorure d’hydrogène, l’acide fluorhydrique et les composés organiques volatils. L’usine doit aussi se mettre en conformité pour le bruit, notamment la nuit.
L’information percute le ressenti de plusieurs riverains proches de l’usine.