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29/01/2023

IFB Refractories: Les briques de Buzançais rayonnent à l’étranger

Jean-Luc Lesage dirige IFB Refractories avec sa femme Marijke. Auparavant, le chef d’entreprise a notamment exercé les fonctions de directeur général Europe du vitrage automobile chez Saint-Gobain.


IFB Refractories, basé à Buzançais, a remporté le prix « international » du Top des entreprises 2022 de l’Indre. L’un des leaders européens de la fabrication de briques réfractaires isolantes exporte 90 % de sa production vers l’étranger, dont 60 % en Allemagne.

De l’argile, de la sciure de bois et de l’eau. Avec celle du quatre-quarts, la recette de la brique réfractaire de Buzançais est certainement l’une des plus simples que l’on connaisse. Si la comparaison culinaire est osée, elle permet surtout de comprendre la longévité d’IFB Refractories. Les vieilles cartes postales accrochées aux murs de la société attestent de la présence sur le site d’une fabrique de meubles et d’aggloméré de liège en 1919.

L’entreprise a gardé ses caractéristiques d’origine

La trace des premières briques réfractaires isolantes remonte, quant à elle, à 1928. « L’entreprise a gardé ses caractéristiques d’origine », relève le dirigeant, Jean-Luc Lesage, qui note au passage que la fabrication repose toujours sur ce « procédé vertueux » sans aucun liant chimique, contrairement à ses concurrents chinois qui intègrent des billes de polystyrène. L’argile (l’entreprise possède sa propre carrière à Selles-sur-Nahon), la sciure de chêne (provenant d’une douzaine de scieries locales) et l’eau de pluie sont donc les principaux ingrédients de ces briques.

Les immenses tas de sciure stockés à l’air libre dans la cour de l’entreprise – naturellement imbibée de l’eau tombée du ciel – n’ont pas besoin d’un passage préalable dans un mixeur à haute énergie pour réaliser la cohésion avec l’argile. Une fois cuites sur place dans d’immenses fours, les quatre millions de briques fabriquées chaque année par IFB Refractories partent essentiellement à l’étranger, dont 60 % en Allemagne. D’autres entreprises, en Angleterre, en Suède, aux Pays-Bas, en Turquie, en Roumanie, au Canada, en Espagne ou encore au Portugal se tournent aussi vers l’Indre afin de se fournir en briques isolantes pour leurs fours industriels.

Jean-Luc Lesage est plutôt à l’aise avec l’international. Ancien directeur général Europe du vitrage automobile chez Saint-Gobain, il a travaillé huit ans en Allemagne et cinq ans en Italie. Son « petit rêve d’entrepreneur » se réalise en 2020 quand il rachète l’affaire à Didier Pessiot, avec son épouse Marijke. « IFD se rapprochait de la haute température que je connaissais », poursuit Jean-Luc Lesage. S’appuyant sur ses connaissances du monde industriel, il a déjà réussi à faire progresser son chiffre d’affaires de 20 % et à relancer sa branche Recherche et Développement (R & D) en embauchant une chercheuse italienne.

Améliorer la performance isolante des briques reste une priorité, tout comme réduire encore la consommation d’énergie et l’empreinte carbone dégagée pour la production. « On veut aussi réduire la pénibilité au travail », souligne Marijke Lesage. Un nouveau robot viendra d’ici la fin de l’année donner un coup de main aux quarante-deux salariés que compte l’entreprise. Aujourd’hui, dans le secteur de la brique réfractaire, on ne dénombre que quatre ou cinq sociétés en Europe. Et IFB Refractories reste l’un des leaders de ce marché.

Source La Nouvelle République