Déjà un an que Stéphane et Claire ont lancé leur projet de maison à Argnat, entre Volvic et Clermont-Ferrand. Un chantier ralenti par la crise sanitaire et aujourd'hui, la mauvaise surprise de ne pas retrouver les prix annoncés il y a un an. "Par exemple, l'OSB a pris 200%, le bardage de la maison 20%, tout augmente", se désole Stéphane Gros.
"Quand on a la chance d'avoir les matériaux !" Car les pénuries rallongent évidemment les délais, "ça va de plusieurs semaines voire des mois", déplore Claire. "On est obligé parfois de changer de matériaux pour rentrer dans nos délais". Quant au budget total de la maison, il a grimpé de 20.000 à 30.000 euros.
Quand les pénuries et la flambée des prix des matériaux impactent les chantiers, des particuliers aux grosses entreprises du bâtiment.
Des devis impossibles à tenir
La hausse de prix est telle sur certains matériaux, "les devis deviennent caduques", raconte Stéphane, "puisque les entreprises n'ont pas le droit de vendre à perte." Face à ces fluctuations, une entreprise clermontoise lui a récemment proposé un devis valable uniquement 48 heures.
La situation désorganise aussi les professionnels reconnaît Sylvain Benoi, directeur de l'agence GCC Auvergne, entreprise générale de bâtiment. "Pour ce qui me concerne, sur les métiers du béton, les armatures ont augmenté de plus de 40%. Ça pose de gros problèmes pour des engagements de prix qui ont été pris en 2020 pour des chantiers réalisés en 2021. Connaissant les marges des entreprises du bâtiment, elles ne peuvent pas l'absorber."
Sylvain Benoi, directeur de l'agence GCC Auvergne, entreprise générale de bâtiment s'inquiète de cette flambée des prix des matériaux.
Sylvain Benoi s'inquiète pour l'avenir, tant le secteur manque de visibilité. "Nos fournisseurs, pour les métiers du gros œuvre, nous maintiennent les prix pour le mois de septembre, pour les armatures, mais au mois d'octobre, on nous annonce déjà des hausses."
Comment, dans ces conditions, s'engager sur des projets sachant que pour les devis faits aujourd'hui, la décision se prendra dans quatre à six mois ? "On prend de gros gros risques à essayer d'anticiper des prix et des pénuries qu'on ne connaît pas. Aujourd'hui, on ne s'engage que sur des durées très courtes et on essaie de mettre des clauses, soit d'actualisation, soit de révision de prix mais en marché privé c'est très compliqué parce que les opérateurs n'entendent pas ce message."
La Fédération française du bâtiment estime que 15% des entreprises ont peiné à continuer au moins un chantier dans l'été, notamment à cause des pénuries. D'ordinaire c'est seulement 1 à 2 %.