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09/07/2021

CLEIA - De la terre cuite à l’intralogistique : se diversifier pour rayonner…

Leader mondial dans la terre cuite, CLEIA a su capitaliser sur ses expertises historiques pour se diversifier à d’autres domaines industriels, en particulier en intralogistique. Le point avec Philippe Penillard (ECP 81), président de CLEIA.

D’abord spécialisée dans le domaine de la terre cuite, CLEIA s’est diversifiée à d’autres secteurs d’activité. Quels sont-ils ?

Le cœur de métier historique de CLEIA est « la terre cuite », essentiellement constituée de tuileries et briqueteries. C’est un métier moins standard et bien plus complexe qu’on ne peut le penser : aucune unité ne se ressemble, car l’argile et les produits (tuiles, briques, produits de façade) varient fortement d’un pays, voire d’une région à l’autre.

Une unité de production de terre cuite peut représenter jusqu’à 5 hectares d’équipements entièrement automatisés. Elle intègre aussi des expertises dans des métiers très différents : gestion carrière et préparation terre avec des machines lourdes (jusqu’à 30 tonnes), process continus (fours et séchoirs) et discontinus (manutention et gestion de  ux de produits), petites et lourdes charges imbriquées (de 500 g à 40 tonnes), très hautes températures (jusqu’à 1250 °C), environnements hostiles…

Il s’agit par exemple pour CLEIA de produire sur un site « green field », souvent dans un pays émergent, 1  800 tonnes de briques par jour… ou 30  millions de tuiles au 10e de millimètre… le tout à partir d’argile extraite sur place. 

Maîtriser parfaitement cet ensemble de compétences constitue un challenge passionnant relevé quotidiennement par nos équipes expertes.

La terre cuite a ainsi ancré chez CLEIA une culture « tous terrains » avec la capacité de travailler dans des environnements compliqués et des ambiances di ciles (chaud/froid/ poussière), de mener des projets sur mesure jusqu’à des installations complètes clés en main de grande envergure pour produits hors standards, et de travailler dans un environnement fortement international et des zones géographiques complexes (Irak, Libye…). 

Cette diversité de métiers de la terre cuite nous a fortement aidés à nous diversifier, autour de 4 compétences principales : manutentions robotisées, intralogistique,, thermique et informatique industrielle.

Aujourd’hui, nous œuvrons dans des secteurs industriels très variés  : automobile, défense, sidérurgie, électroménager, ferroviaire… pour n’en citer que quelques-uns.

Vous êtes aujourd’hui une entreprise experte des solutions automatisées d’intralogistique. Qu’en est-il ?

CLEIA est capable d’intégrer, développer et mettre en place une large gamme de technologies pour répondre à un besoin spécifique d’intralogistique avec des solutions sur mesure et clés en main, hors standard.

Nous avons vocation à travailler au service de l’industrie en nous « imbriquant » dans les process de nos clients pour en augmenter la productivité, en France comme à l’international.

La spécificité de Cleia est d’œuvrer dans un environnement complexe voire hostile pour installer des entrepôts automatisés ou automatiser des flux en s’intégrant dans les process grâce à toutes les composantes de solutions transitiques et robotiques : AGV, convoyage, transfert, stockage, suivi de produits, packaging personnalisé.

Notre force est de pouvoir proposer des solutions complètes intégrées, de la conception du projet jusqu’à la réalisation et la mise enroute des installations. 

Notre maîtrise de l’industrie 4.0 au service de notre capacité d’innovation, et de notre aptitude à aborder des sujets non standards exigeant un travail important d’investigation et de développement.

Vous avez récemment accompagné le projet de manutention d’une société biotechnologique innovante spécialisée dans la production de protéines. Dites-nous en plus sur ce projet.

Après divers tests sur des démonstrateurs, notre client s’est doté d’une unité de production grandeur nature, entièrement automatisée, pour laquelle CLEIA a fourni la partie manutention et intralogistique. Il s’agit bien sûr d’un procédé totalement nouveau, qui demande des installations innovantes conçues tout spécialement pour l’environnement particulier du vivant : la machine spéciale et l’intralogistique au service des biotechnologies.

L’unité est en cours de mise en route, et lorsqu’elle aura démontré tout son potentiel, nous espérons du « repeat business » en France comme à l’étranger.

Vous vous appuyez sur des compétences et des technologies de pointe pour construire l’industrie du futur. Quelles sont celles qui vous intéressent le plus ?

Nous travaillons avec la robotique collaborative (grâce aux « cobots », une nouvelle gamme de robots qui se développe pour permettre à l’homme et à la machine de collaborer à proximité), mais aussi la réalité virtuelle ou augmentée, qu’elle soit au service des projets qui sont devenus de plus en plus complexes et des clients de plus en plus exigeants ; la réalité virtuelle nous permet de modéliser une ligne complète de façon à valider avant la construction les points clés tels que les accès opérateur et maintenance ou la visibilité des produits depuis les différents postes de surveillance.

Cette modélisation permet aussi de simuler les fonctionnements de façon à véri er les flux et valider la capacité des machines et de la ligne, y compris en conditions dégradées en simulant des aléas au service des opérateurs : on n’a plus besoin de chercher et lire de longues documentations pour la conduite des machines ou leur maintenance : chaque opérateur est équipé d’une tablette, qui, en pointant l’objectif vers une machine, ouvre automatiquement les boîtes de dialogue adaptées. Selon ses niveaux d’autorisation, l’opérateur peut visualiser les différentsétats de la machine, accéder à des tutorielspermettant de corriger un défaut, entretenir la machine...

En parallèle, nous sommes très mobilisés par la R&D, avec un focus tout particulier depuis plusieurs années sur la réduction des émissions de CO2 et les économies d’énergie, les biocombustibles, les gaz de synthèse, l’hydrogène… La lutte contre le changement climatique est prise très au sérieux chez CLEIA, qui y participe concrètement déjà à grande échelle depuis toujours de par son métier historique en terre cuite : une briqueterie moderne dans un pays émergent permet d’économiser 100  000  tonnes de CO2 par an, c’est-à-dire d’effacer la trace CO2 de 10 000 personnes.

La ré-industrialisation de la France est aussi un sujet phare qui touche les acteurs de l’industrie. Qu’en est-il chez CLEIA ?

Nous sommes très heureux de la volonté actuelle de ré-industrialisation de la France.

C’est un challenge essentiel qui demandera d’intégrer des technologies de pointe. De par son historique et sa culture d’ingénierie d’ensemblier, CLEIA a tous les atouts pour y participer activement.

Par ailleurs, la multiplicité des technologies et l’objectif de développement nous incitent parallèlement à nouer des partenariats avec d’autres acteurs, jusqu’à les intégrer dans des opérations de croissance externe.

Enfin, nous sommes fiers de pouvoir continuer à recruter, dans une belle région à la pointe Sud de la route des grands crus en Bourgogne : compétences et expertises sont les bienvenues !

Source CentraleSupelec