Ce sont près de 1 000 spécimens que ce Chalainois de naissance a accumulés et réunis dans les cuisines du prieuré bénédictin de Champdieu.
En l’espace de 50 ans, Paul Robert a rassemblé des briques de quasiment tous les départements de France. Photo Progrès /Christiane Chambon
« C’est une collection entièrement gratuite, ramassée dans les décharges ou sur les chantiers. Avec ma femme, nous guettions les démolitions de bâtiments pour y récupérer des briques ».
Si pour beaucoup, ces blocs d’argile n’ont que peu de valeur, Paul Robert voit en eux des témoins formidables de notre histoire : « Nous avons tous été abrités sous un toit de tuiles. Il ne faut pas laisser partir ce patrimoine. C’est le nôtre. On comptait près de 200 briqueteries dans notre département à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, il n’en reste plus que deux, et le travail de l’argile n’est plus du tout le même… ».
Au gré de ses promenades ou voyages, Paul a réuni des briques de presque tous les départements de France. Mais aussi de l’étranger : Angleterre, Espagne, États-Unis ou encore d’Irlande, avec une brique que le passionné a chipée dans une distillerie de whisky.
« Nous ne sommes qu’une poignée de farfelus à récupérer des briques »
Tous les spécimens rassemblés sont marqués pressés : « Certains agriculteurs possédaient des briqueteries en complément de leurs revenus. Ils identifiaient leurs fabrications grâce à des tampons gravés sur des plaques de métal, qui étaient ensuite pressées sur les briques. C’était inutile, mais ça leur permettait de se faire de la pub », sourit l’intéressé.
Cette collection, même s’il n’aime pas le terme, Paul l’expose depuis trente ans dans l’ancienne cuisine du prieuré de Champdieu. À travers ce musée, c’est tout un patrimoine et un savoir-faire qu’il souhaite sauvegarder et transmettre aux jeunes générations : « J’apprends aux enfants à fabriquer des billes d’argile, mais aussi les vertus de cette matière, ses propriétés médicales. L’argile est très efficace contre les crevasses dans les mains par exemple, ou les douleurs articulaires ».
Intarissable sur le sujet, Paul ne manque jamais une occasion de partager sa passion : « Vous savez, nous ne sommes qu’une poignée de farfelus à récupérer des briques. J’ai le plaisir de collectionner des choses qui ne valent rien et je suis prêt à aider qui voudra s’intéresser à cette question ou débuter une collection ».
Pour visiter le musée, s’adresser en mairie au 04.77.97.17.29. Site internet : http://forezhistoire.free.fr. Pour écrire par mail à Paul Robert : paul.robert0862@orange.fr
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