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07/12/2020

Les solutions maçonnées parient sur les process verts et éco-conçus

La transition énergétique et environnementale concerne de plein fouet les industriels de la construction : leurs solutions doivent être adaptées aux nouveaux modes constructifs et aux enveloppes performantes thermiquement.

Un exemple est donné par Daniel Costa, Directeur Commercial et Marketing chez Schöck : « Un collaborateur chez Schöck a eu l’idée de détourner l’application des coffrages perdus préfabriqués (ASE) pour faire un profilé adapté à la mise en place des rupteurs thermiques. Les équipes de construction ont pu retrouver leur cadence d’avancement de travaux avec quelques valeurs ajoutées comme une finition idéale à la jonction de la dalle et du voile. Le fabricant Plattard avec lequel nous travaillions, a pu développer un concept de poutres évidées et précoffrées avec nos coffrages ».

Limiter les déchets en usine

Ces éléments de coffrage perdu en béton fibré présentent aussi l’avantage de ne générer aucun déchet en usine lors de la préfabrication par rapport aux systèmes traditionnels. Un autre exemple est donné par le Groupe Privé, qui a développé et commercialisé au début des années 2000 les profils à joint debout en acier galvanisé laqué Styl’inov pour la toiture, avec au choix le profil N°1 à sertir et le profil N°3 à clipper.

« Puis devant la demande croissante pour la façade liée au développement du marché de l’isolation par l’extérieur, nous avons lancé en 2017 pour le bardage un produit similaire avec une gamme de profils N°1 à sertir et de profils N°3 à clipper », précise Denis Molinier, Directeur de projets chez Privé SA.

Une industrie économe et bas carbone

Les entreprises développent une stratégie environnementale globale avec un process vert et des produits éco-conçus, à l'exemple de l'industriel Seac. Parmi ses produits l'EBS (Entrevous Bois Seac) est fabriqué en matériau biosourcé à base de copeaux de bois tandis que le PlastiVS est un hourdis fabriqué uniquement à base de matière recyclée.

Pour les produits en béton, une formulation moins polluante de ciment est intégrée depuis fin 2019 dans la totalité de la production. Tous les déchets émanant des usines (eau, laitance, casse de produits) sont recyclés ainsi que les bois de palettes et les bois de calage en fin de vie. Par ailleurs une huile végétale et biodégradable est utilisée pour huiler les moules et les pistes de fabrication.

Moins de consommation en ressources pour la filière terre cuite

Pour la filière terre cuite, l'ensemble des industriels sont engagés dans une transition énergétique au travers de leur process avec une moindre consommation en ressources (eau, énergie, matières premières), du recyclage et un recours aux énergies renouvelables et à la bioénergie (biomasse, biogaz...).

Dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone, la filière a d'ailleurs lancé un programme baptisé « Usine Bas Carbone 2050 » et confié au CTMNC (Centre Technique de Matériaux naturels de construction) avec l'ambition d'identifier et d'évaluer des dizaines de solutions innovantes. 

Interview de Roland Besnard, Président du Groupement des briquetiers de la FFTB* (Fédération Française des Tuiles et Briques)

L'industrie de la terre cuite est-elle toujours régionalisée ?

Roland Besnard : La filière de la terre cuite présente un caractère local, avec des industries implantées en région, proches de leur gisement d'argile et créateurs d'emplois dans les territoires. Le marché des tuiles présente en particulier un fort caractère régional.

Concernant les briques de murs, ces solutions éco-performantes sont de plus en plus recherchées par les architectes et les bureaux d'étude thermiques. Alors que leur diffusion était régionale il y a encore une quinzaine d'années, le marché est devenu national partagé en moyenne à part égale avec le bloc béton en logement individuel.

Quelles perspectives pour l'activité Gros Oeuvre ?

L'activité va dépendre bien sûr du contexte sanitaire. Pour 2021, l'inquiétude partagée avec les maçons porte sur le marché du logement, une inquiétude alimentée par le ralentissement de l'instruction des Permis de construire.

De plus, le plan de relance gouvernemental est concentré sur la rénovation thermique et la profession est en attente de décisions sur le neuf. À terme nous sommes plutôt confiants du fait que l'industrie de la terre cuite positionne favorablement ses solutions vis à vis des objectifs de la RE2020.

Quelles tendances pour l'innovation ?

Dans la mise en oeuvre, l'innovation la plus récente est celle de la pose au pistolet qui connaît un vrai succès auprès des maçons. Sinon la filière a lancé un programme Usine Bas Carbone 2050 avec des moyens financiers et des objectifs à moyen et long terme.

Enfin, l'argile est une matière première abondante et naturelle, et des travaux de recherche sont réalisés pour mieux comprendre les conditions favorables à son renouvellement. Ces démarches font l'objet d'une grande campagne collective d'information en direction des professionnels sur le thème « Avec la brique, c'est simple de faire durable ».

Sélection produits: CITIbric/CITEbric par Wienerberger

Solutions de Briques isolées en habitat collectif

Le fabricant propose deux nouvelles briques, CITIbric et CITEbric, conçues pour être associées à une isolation intérieure ou extérieure en logement collectif et ceci, sans nécessiter de coffrage. La solution CITIbric pour l'isolation par l'intérieur est de type a, avec une conductivité inférieure à 0,2 W/(m.K) offrant un bon traitement des ponts thermiques. Outre sa résistance au feu et sa performance acoustique, le produit répond aux critères de sécurité en zone sismique du fait de la géométrie de ses alvéoles, ses accessoires pour des chaînages de 15 cm et sa classe de résistance mécanique RC 110.

 

Interview de Bertrand Bedel, Président de la FIB (Fédération de l'Industrie du Béton)

Quel est le profil des industriels que vous représentez ?

Bertrand Bedel : La FIB représente les industriels de la préfabrication en béton. En septembre, la Fédération vient de publier la brochure « Economie & Gestion » pour 2019, année où la profession était composée de 477 entreprises pour un peu moins de 19 000 salariés directs et a réalisé un CA annuel total de 2,7 milliards d'euros.

Concernant la répartition en taille d'entreprises, l’Industrie du béton est très largement composée de PME, assurant aussi un bon maillage territorial et un approvisionnement local sur les chantiers.

Quelles sont les perspectives du marché ?

Si l'effet de reprise d’activité est réel, la période de confinement, voire au-delà, a été marquée par l’arrêt de l’instruction des permis de construire, d’où notre prudence quant aux perspectives.

Pour beaucoup de nos industriels, la construction neuve constitue leur marché principal. Alors que le Plan de relance gouvernemental ne contenait pas initialement de mesures en faveur de la construction neuve, des annonces qui vont dans le bon sens ont été faites concernant la prolongation du PTZ et du dispositif Pinel au delà de 2021.

Source Batirama.com