Le sous-sol argileux du petit village d'Hautrage à Saint-Ghislain fait à nouveau parler de lui.
Le sous-sol argileux du petit village d'Hautrage à Saint-Ghislain fait à nouveau parler de lui. Cette fois, c'est le projet de remblayage de la carrière du Danube qui pose question. 1.800.000 m3 seront nécessaires pour la reboucher. Ce qui inquiète beaucoup les riverains car durant de nombreuses années, c'est la société Lebailly qui a exploité l'argile présent jusqu'à 60m de profondeur mais l'entreprise est aujourd'hui en faillite. Les nouveaux propriétaires souhaitent à présent introduire un permis pour le remblayage de cet immense espace. Les riverains gardent en effet de très mauvais souvenirs d'une opération similaire menée au début des années 2000 à la carrière des Vaches situées à quelques kilomètres à peine.
« Nous avons déjà vécu un remblayage à la carrières de Vaches. Cela s'est très mal passé », se souvient Yvon Dramaix de l'ASBL S.O.S. Hautrage. « Les propriétaires de l'époque sont venus y décharger n'importe quoi. Au début de la terre, ensuite des cailloux et même des déchets organiques. Pour nous, le projet présenté pour la carrière du Danube est trop beau, trop propre... »
La principale crainte émise par l'ASBL SOS Hautrage concerne bien la nature des terres qui seront acheminées sur le site pour reboucher la carrière. Sur ce point les porteurs du projet sont très clairs : pas question de transformer l'endroit en une décharge à ciel ouvert. Les opérations seront d'ailleurs contrôlées par un organisme indépendant.
« J'insiste sur le fait que les matériaux qui seront entrés dans la carrière seront naturels. Ce seront des terres saines. La région manque de filières pour l'évacuations des terres de travaux de terrassement notamment, c'est ce qui nous a séduit dans la projet », explique quant à lui Frédéric Heuse, chef de projet pour la carrière du Danube.
Concernant les nuisances engendrées par les 40 camions qui devront se rendre quotidiennement sur le site, un nouvel itinéraire direct vers l'autoroute devrait voir le jour. On estime également qu'environ 50 à 75% des remblais seront évacués par voies navigables.
« Nous passerons par la rue de Villerot afin d'accéder le plus rapidement possible à l'autoroute et éviter ainsi un maximum de nuisances », ajoute le nouveau propriétaire Christian Verhaeren. « De plus, les camions seront bâchés et les roues nettoyées régulièrement. »
Les citoyens ont encore jusqu'au 28 décembre pour formuler leurs remarques auprès du collège communal.
« Je comprends les gens d'Hautrage mais les mesures environnementales ont bien changé depuis 1998. On ne peut pas faire aujourd'hui un procès d'intention à ceux qui entrent une demande de permis unique. Je ne dis pas que c'est parfait, que cela ne doit pas être amélioré mais nous serons attentifs et il n'est pas question de faire n'importe quoi », conclut le bourgmestre de Saint-Ghislain, Daniel Olivier.
Le dernier mot reviendra ensuite à la région wallonne. Début potentiel de l'activité prévu pour septembre 2021.