Frappée de plein fouet par les effets du premier confinement, la société Terreal, basée à Suresnes (Hauts-de-Seine), a su rebondir en beauté avec le rachat de son concurrent allemand, Creaton.
Grâce à l’acquisition de l’allemand Creaton, l’entreprise Terreal va passer de 2000 à 3250 salariés.
La crise sanitaire et économique n'a pas douché toutes les ambitions. Et surtout pas celles de Terreal, spécialiste de la couverture et de la toiture dont le siège social est installé à Suresnes (Hauts-de-Seine). En fin d'année, cet acteur majeur des matériaux de construction en terre cuite, qui gère déjà 22 sites de production en France, va acquérir son concurrent allemand Creaton. Une opération d'ampleur qui, en pleine épidémie de Covid-19, lui permet de viser le toit de l'Europe.
«L'année 2020 aura été très contrastée, observe Laurent Musy, le PDG de Terreal. Comme beaucoup d'entreprises, nous avons d'abord énormément souffert de la situation sanitaire et du premier confinement avec des chaînes de production à l'arrêt et un recours au chômage partiel. Mais on a tout fait pour repartir très vite en élaborant des protocoles sanitaires stricts.»
Et le patron de détailler ce rebond printanier. «Dès le 10 avril, nos premières usines fonctionnaient à nouveau et à l'arrivée, on a eu des mois de juin, juillet et août exceptionnels, retrace-t-il. On a aussi eu la chance de pouvoir compter sur des clients qui ont joué le jeu en réglant les commandes en temps et en heure.»
Cette capacité d'adaptation et cette résilience ont aussi permis de générer du cash et de maintenir la confiance de Park Square Capital et Goldman Sachs, les actionnaires de Terreal. Et ainsi de boucler, sans avoir recours au prêt garanti par l'Etat, le rachat de son concurrent bavarois jusqu'alors détenu par le groupe belge Etex.
«Nous gagnons 63% de croissance d'un coup»
L'opération, dont le montant reste confidentiel, devrait en outre permettre à Terreal de se renforcer en vue de conquérir de nouveaux marchés. «Nous gagnons 63% de croissance d'un coup et nous devenons, grâce à cette acquisition transformante, un véritable groupe européen, se réjouit Laurent Musy. Nous sommes numéro deux des tuiles en terre cuite en France et nous devenons numéro un en Allemagne.»
L'acquisition de Creaton par l'entreprise suresnoise s'inscrit en réalité dans une stratégie de diversification géographique et industrielle engagée dès 2017 avec le rachat de l'italien Pica, alors en liquidation judiciaire. Cette démarche doit permettre à Terreal de diversifier ses marchés et, par conséquent, de ne plus être trop dépendant du seul marché français où il réalisait jusqu'alors 83% de ses ventes.