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25/10/2020

Tennis (Roland-Garros) : la brique rouge templeuvoise, ADN chromatique du Grand Chelem parisien

La matière première de la poudre rouge qui représente l’ADN chromatique des courts de Roland-Garros est produite dans les Hauts-de-France, à Templeuve-en-Pévèle, à 18 kilomètres au sud-ouest de Lille.

C’est à Templeuve que l’on trouve l’origine de la terre battue qui recouvre les courts de Roland-Garros. 

On la trouve agglomérée sous les semelles, saupoudrée sur les chaussettes, tachetée sur la tenue des sportifs, ou encore couvrante sur les lignes blanches qui ont régulièrement besoin d’un bon coup de balai. Elle, c’est cette poudre rouge qui depuis 1928 représente l’ADN chromatique des courts de Roland-Garros. Une poudre dont la matière première est produite dans les Hauts-de-France, à Templeuve.

C’est l’histoire d’une surface née en 1880 de l’imagination des frères Renshaw, installés dans le sud de la France où la chaleur brûle les gazons. Cette année-là, les deux Anglais ont l’idée de saupoudrer leur terrain de tennis de poudre issue de pots en terre cuite fabriqués à Vallauris. Aujourd’hui, les pots ont été remplacés par des briques rouges dont les défauts de fabrication offrent une incroyable matière première.

Une poudre issue des briques défectueuses

« Elles sont fabriquées à partir d’une terre naturelle, explique Gilles Bernard, PDG des Briqueteries du Nord. Alors parfois, après passage au séchoir, des fissures peuvent apparaître. A la sortie de la chaîne de production, les briques défectueuses sont mises de côté. Tout comme celles qui n’ont pas la bonne couleur pour nos clients ou celles dont on ne conserve que la plus belle face pour du parement. Et c’est à partir de ces déchets qu’est confectionnée la terre battue de la Porte d’Auteuil.  »

Des déchets amassés à Templeuve (quelques milliers de tonnes par an) puis transportés par camions vers Pontpoint, dans l’Oise, dans l’usine de broyage de Supersol. Ce fournisseur du French Open réceptionne chaque année 80 tonnes de cette merveilleuse poudre rouge. « Notre gisement est très prisé, sourit Gilles Bernard. On vend ces déchets entre 1 et 2 centimes le kilo à cette PME. C’est elle qui détient la formule magique pour les transformer en cette terre battue connue dans le monde entier.  »

Valoriser le déchet à travers un habile recyclage : l’occasion était trop belle pour les Briqueteries du Nord de prendre la balle au rebond.

Source La Voix du Nord par Sébastien Darnaux