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20/08/2020

Maroc - Matériaux de construction: Les activités peinent à reprendre

L’impact du Covid-19 s’est traduit par une baisse importante des ventes de ciment, -24,13% en comparaison avec le même mois de 2019.

Les professionnels des matériaux de construction reprennent peu à peu l’activité. Cependant, les ventes de ciment n’arrivent pas encore à récupérer des effets de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). A fin juillet, les ventes de ciment ont atteint 6,5 millions de tonnes, en baisse de 19,49% par rapport à la même période de l’année précédente, selon les derniers chiffres de l’Association professionnelle des cimentiers (APC).

Durant le mois de juillet seulement, les livraisons ressortent à 1.073.682 tonnes, soit une baisse de 24,13% en comparaison avec le même mois de 2019. Selon David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC), «il y a bien eu une reprise, mais par rapport à juillet de l’année dernière, les cimentiers enregistrent moins de livraisons (environ 20%). La partie bâtiment est la plus touchée avec une baisse des ventes qui atteint 33,71%. L’analyse fait également ressortir un niveau acceptable pour le béton prêt à l’emploi, malgré la baisse (-21,78%). La tendance est la même pour les produits préfabriqués en béton (-21,50%)». Pour dynamiser les ventes, il faut une reprise de la commande publique pour que les entreprises de BTP retrouvent de la vigueur afin de tirer l’économie.

En attendant, la situation ne s’améliore pas. Elle se dégrade. Les cimentiers continuent de réduire leur régime de production pour pallier la baisse de la demande. Les industriels pourraient finir l’année avec pratiquement la moitié de la capacité des installations.

En ce qui concerne le reste des matériaux de construction, un certain nombre de produits ont enregistré une baisse des importations, notamment les carreaux et le marbre, pour lesquels l’Etat a durcit le contrôle à l’import.

En face, il est à noter une reprise d’activité des marbriers locaux. Chez les céramistes, pratiquement toutes les unités ont repris, à l’exception d’une ou deux, qui attendent d’écouler leurs stocks et les résultats de mesures de sauvegarde. Pour le sable, le président de la FMC se dit soucieux, à cause de l’arrêt des opérations de dragage de la société Rimal depuis plusieurs mois.

Les professionnels des matériaux de construction reprennent peu à peu l’activité. Cependant, les ventes de ciment n’arrivent pas encore à récupérer des effets de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) (Ph. L’Economiste)

«La société Rimal est en train d’essayer de réanimer les demandes d’autorisation arrivées à échéance depuis 2017. Aujourd’hui, son activité se trouve largement compromise. S’il n’y a pas une décision favorable dans les prochaines semaines, on risque de se retrouver avec des licenciements dans ce domaine», explique David Toledano.

Et d’ajouter : «Cela fera le lit des autres exploitants de sable du littoral. Ce qui est malheureux. Nous espérons que le ministère de l’équipement répondra aux demandes réitérées de la société pour la reprise du dragage au niveau des plateformes d’Oum Rabia à Azemmour, de Sebou à Mehdia (Kénitra) et Loukkos à Larache».

Rappelons que Rimal, société du groupe Satrammarine qui détient également Drapor, ne peut plus exploiter et commercialiser le sable de dragage des embouchures des oueds Sebou et Oum Rabia depuis le début de l’année 2018. En cause, le non-renouvellement à ce jour de ses autorisations de dragage et d’occupation temporaire du domaine public maritime.

Source L'Economiste par Modeste KOUAME