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04/12/2019

Rachetée l'an dernier par la Scop Bouyer-Leroux, Soprofen en Haute-Saône est bien entrée dans l’après-Tryba

Le groupe français coopératif de matériaux et solutions de construction Bouyer-Leroux qui a racheté l’an dernier la division fermetures de l’Alsacien Atrya a de grandes ambitions pour Soprofen. Les deux usines franc-comtoises de volets roulants à Froideconche et de portes de garage à Champagney sont les piliers d’un plan de développement basé sur des investissements de capacité et un renforcement de la force commerciale.

Bouyer-Leroux. C’est à ce nom qui fleure bon le terroir français que doit désormais s’associer celui de Soprofen, le fabricant de fermetures de bâtiment implanté à Froideconche et Champagney en Haute-Saône. En effet, ce groupe français coopératif de matériaux et solutions de construction a été choisi en 2018 par l’ancien propriétaire, l’alsacien Atrya plus connu sous sa marque Tryba du nom de son fondateur, pour reprendre sa division fermetures de façon à se recentrer sur les portes et fenêtres.
Les deux usines franc-comtoises font partie des huit sites de production (volets roulants, portes de garage, protections solaires) concernés, représentant un effectif cumulé de 495 personnes réparti entre France (6 usines) et Belgique. Elles font logiquement partie des destinataires des 20 millions d’€ d’investissements que le nouveau propriétaire va engager pour Soprofen. 
Non qu’il faille rattraper un temps qui aurait été perdu : le nouveau propriétaire « a hérité d’un outil parfaitement à niveau, qui avait bénéficié d’investissements réguliers de modernisation », souligne Emmanuel Lesage, directeur général de Soprofen, et ancien directeur administratif et financier d’Atrya/Tryba.

L’objectif consiste à accélérer le développement, selon un plan qui doit faire passer le chiffre d’affaires de la société de 113 millions d’€ en 2018/19 (l’exercice a été clos le 30 septembre dernier) à 150 millions dans cinq ans, par la seule croissance organique. 
Froideconche et Champagney, distantes d’une trentaine de kilomètres, forment des piliers de cette ambition. Le premier est l’historique de la société, créé en 1984 pour le négoce avant de passer plus tard à la production. Il constitue un peu son « vaisseau-amiral » avec son effectif de 130 salariés, bien supérieur aux 30 à 40 unitaires qui constituent le profil principal des usines Soprofen.

Organisation numérique et plate-forme logistique pour le marché de la réparation

L’usine de Froideconche se consacre à la production principale de Soprofen, les volets roulants en aluminium et en PVC, selon une cadence de 200.000 unités par an. Sur un marché relativement étal, l’objectif consiste à percer dans la « seconde monte », la rénovation : « Le parc installé en France de 100 millions de volets roulants représente un potentiel évidemment conséquent, de réparation, de changement de composants, etc. », souligne Emmanuel Lesage.
À cet effet, Soprofen a lancé récemment un site web, www.allo-volet-service-store.fr, de façon à satisfaire les demandes en France en 24 à 72 heures. Ces livraisons sont assurées depuis une plate-forme de 5.000 m2 aménagée à Mertzwiller (Bas-Rhin), par ailleurs siège de Soprofen. Elles devraient procurer un chiffre d’affaires de 5 millions d’€ dans deux ans, soit le triple du niveau enregistré durant le dernier exercice.

Les 35 salariés de Champagney, pour leur part, se dédient à la fabrication de portes de garage à hauteur d’environ 1.200 unités par an. Pour cette activité-là, le « nouveau Soprofen » se fixe l’objectif d’un doublement de chiffre d’affaires en cinq ans. Outre la hausse de capacités de production, les investissements de Soprofen visent à se doter des outils pour proposer une offre plus finie, comprenant notamment le laquage.
Sur un marché du bâtiment qui donne des signes d’essoufflement, en particulier celui du logement neuf, les dirigeants de Soprofen ont conscience de l’ampleur de l’ambition et du besoin d’y consacrer les moyens nécessaires. « Ils sont d’abord humains, en commerciaux : nous en embauchons dix », indiquent-ils.

Pour cette entreprise aussi, le recrutement « constitue une problématique principale, en CDI comme en intérim », reconnaît Emmanuel Lesage, en se référant entre autres aux sites haut-saônois dont l’attractivité, du moins pour les personnels temporaires, dépend beaucoup de l’appel d’air ou pas qu’exerce PSA et la sous-traitance automobile à proximité.

Un groupe « bien les pieds dans la glaise »


Le repreneur de Soprofen, Bouyer-Leroux, affiche volontiers ses valeurs d’enracinement, quand bien même il est devenu un poids lourd : 1.500 salariés pour 350 millions d’€ de chiffre d’affaires qui seront réalisés cette année dans les solutions de construction en terre cuite (la brique de mur, son cœur d’activité), les fermetures pour l’habitat, les spécialités en béton, les parquets en chêne et, nouveauté en développement, la valorisation énergétique.
Bouyer-Leroux se fixe pour horizon de passer la barre des 450 millions d’€ en 2025, sans doute avec le concours de nouvelles croissances externes succédant à plusieurs acquisitions ces trois dernières années. Il  aura investi 150 millions d’€ cette année. Pour autant, l’industriel reste organisé en Société coopérative et participative (Scop) et très attaché à son siège : « Celui-ci est et restera à La Séguinière (Maine-et-Loire), au milieu des troupeaux de vaches, où l’on se sent très bien ! C’est le lieu de naissance en 1875 et nous sommes fiers de garder les pieds dans la glaise », souligne le président, Roland Besnard.
Autre signe qui ne trompe pas : à rebours de la tendance à changer pour un nom à consonance latine ou grecque, les sociétaires de Bouyer-Leroux ont choisi de conserver cette raison sociale en référence aux origines. Pour l’instant en tout cas.

Source Traces Ecrites

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