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28/12/2019

Nouvelle vie pour la tuilerie Bomplein, à Couzon (Allier)

La tuilerie Bomplein a été inaugurée à Couzon, vendredi 29 Novembre.

Les fermes ont été réhabilitées et doivent devenir un lieu d’exposition et de résidence d’artistes en lien avec la terre.

La tuilerie de Bomplein, à Couzon mentionnée dès 1848 a fonctionné jusqu’en 1969. Elle va désormais trouver une deuxième vie. Vendredi dernier, un bâtiment, à la place de deux anciennes granges attenantes, réhabilité par Moulins Communauté, a été inauguré. Celui-ci doit devenir un lieu de résidence, d’expositions et d’ateliers pour les céramistes et les potiers. « Le but est d’en faire un lieu ouvert à tous », explique le maire Christophe De Contenson.
Pour l’instant, pas de programme établi : « Nous allons réfléchir à comment faire vivre ce lieu ». Une démarche qui s’inscrit dans une volonté de la commune et de Moulins communauté d’attirer des touristes et de rendre fier les habitants du territoire. Dans cette logique, le maire voit déjà les touristes rester une journée dans sa commune : « Ils pourront aller au musée numérique La Micro-folie de Couzon, puis au restaurant avant de visiter les tuileries et pourquoi pas avec un atelier familial », explique le maire qui précise que le musée numérique devrait ouvrir en mars.

Des projets avec  le lycée Jean-Monnet
Pour l’instant les élèves du lycée Jean-Monnet ont déjà mené différents projets sur le site. En 2016, les BTS design de produits avaient travaillé sur les propriétés de la matière. « On avait prélevé la terre ici et puis on avait travaillé au lycée, notamment avec la céramiste Nina Seita de Riom », explique Venceslas Tourcanon, enseignant à Jean-Monnet.

L’année d’après, les élèves en diplôme supérieur d’art appliqué en design de produit sont à nouveau retournés à la tuilerie pour prendre de la matière première. « Le projet était de repousser les limites de la matière, de questionner la sensibilité de la terre », explique Florence Béchet du lycée. Et au printemps dernier, les élèves se sont inspiré des quatre étapes de la fabrication des briques et les ont comparées à des génies. Ils ont alors produit des œuvres in situ qui font face aux intempéries. Elles étaient encore visibles lors de l’exposition.

Des idées  pour des expositions
Certains élèves qui avaient participé à ces projets ont exposé leurs œuvres. Manon Fernandez ancienne élève de Jean-Monnet, qui représentait le collectif Nosqua, a plein d’idées : « C’est une bonne initiative. Au lycée, il y a des gens de toute la France pour suivre ces formations, mais après leurs études, ils ne restent pas dans la région. Ce genre de lieux peut permettre de comprendre les enjeux du territoire et de le développer ». Avant d’ajouter : « en tant que lieu d’expositions, c’est très intéressant on pourrait proposer quelque chose autour du verre avec le collectif Nosqua ». Les autres artistes présents lors de l’inauguration, comme des représentants de l’association Terre et potiers d’Auvergne semblaient également intéressés.
En plus des céramistes et des sculpteurs, le maire aimerait relancer le four, ce qui permettrait d’attirer tous les métiers du feu et pourrait également intéresser le lycée Jean-Monnet.

Histoire d'un lieu à découvrir

Le lieu appartenait à un privé qui l’a revendu à la commune, laquelle l’a laissé à la Communauté de communes du pays de Lévis. En 2007, une première restauration avait eu lieu. En 2017, avec la fusion des intercommunalités, la tuilerie est revenue à Moulins communauté. La rénovation a coûté environ 165.000 €.
Sur le site de Bomplein, des tuiles, des briques, des tuyaux de drainage des génoises de tuiles étaient fabriquées. Chaque bâtiment servait à une étape de fabrication : préparation de la terre, moulage, séchage des produits et cuisson. Ces bâtiments ont des charpentes magnifiques. Certaines machines sont encore sur place. Le site constitue un ensemble unique par l’ampleur des bâtiments conservés. Trois panneaux reprennent l’histoire du site de Bomplein et plus globalement de la tuile et du métier de tuilier. Un livret gratuit a été réalisé par le service du patrimoine de l’agglo : sur huit pages, il retrace l’histoire et les spécificités du site.

Source La Montagne par Marie Collinet

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