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05/05/2019

Marly : Depuis 1904, la briqueterie Chimot n’a jamais cessé de fonctionner

Entrer dans la briqueterie Chimot, c’est faire un bond de 100 ans en arrière. Malgré les rumeurs, l’usine tourne à plein régime. Rencontre avec les patrons, Pierre et Joëlle Goethals.
Rue de Romainville, un panneau indique « Briqueterie Chimot ». Une allée pavée mène à l’usine. Ce jour-là, la pluie rend le sol boueux et la carte postale encore plus désuète.

Des briques rouges, celles du Nord, sont éparpillées ça et là.
Des salariés poussent ou tirent des wagons.
La poussière a tapissé les lieux d’une couleur ocre.
Le four de l’usine, matérialisé par une grande cheminée, nous projette au siècle dernier. Bienvenue en 1904, à la création de la briqueterie par la famille Chimot.

En 115 ans, peu de choses ont changé. Les outils se sont quelque peu modernisés. Mais l’atmosphère est demeurée intacte.
Ce n’est pas pour rien que la briqueterie Chimot est classée « EPV », entreprise du patrimoine vivant. Dans un petit bâtiment annexe, on aperçoit Joëlle Goethals.
La briqueterie a forgé son caractère.

Joëlle est celle qui a toujours le dernier mot. « Je suis arrivée à la briqueterie à 24 ans, en 1985. Nous avons tout mis dans cette entreprise.
Il y avait des enjeux et il a fallu se faire respecter. »
Son mari, Pierre, est arrivé quatre ans plus tard. « On a eu l’opportunité de reprendre cette affaire lorsque la famille Chimot a décidé d’arrêter« , explique le sexagénaire.
La brique a toujours la côte pour recouvrir les façades des Hauts-de-France
A l’époque, Joëlle et Pierre ont hérité d’une situation moribonde mais aussi d’un « gros coup de chance » : le concurrent direct, situé près du cimetière – la briqueterie Joly – s’est arrêté.
« C’était la guerre entre les deux. A coups de fusils ! »
Aujourd’hui, la briqueterie Chimot n’a plus de concurrents directs qui travaillent sur le même mode artisanal dans la région.
Et la brique a toujours la côte pour recouvrir les façades des Hauts-de-France.
Les clients – environ 200 – sont exclusivement des négociants de matériaux.
Malgré les nombreuses rumeurs de fermeture dont a été victime la briqueterie Chimot durant son existence, l’usine centenaire restera bel et bien sur le site et continuera de produire des briques.

L’extension annoncée du golf de Valenciennes n’y changera rien. « Encore une rumeur... », déplore Pierre. A 62 ans, le chef d’entreprise se voit bien partir en retraite avec Joëlle, 58 ans. « On a tout fait ensemble, alors j’aimerais bien partir avec elle. » Après l’ère Goethals, la briqueterie n’aura pas dit son dernier mot puisqu’un futur repreneur s’est d’ores et déjà positionné pour permettre à la briqueterie d’écrire une nouvelle page de sa très longue histoire…
Source L'Observateur par Pauline Bayart

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