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04/05/2019

La briqueterie de Monsempron : Tellus Ceram en plein boom

La briqueterie de Monsempron-Libos est repartie vers la croissance et a triplé son effectif en trois ans en même temps que sa production.
Une entreprise industrielle qui a triplé son nombre de salariés depuis 2015 et sa production en ouvrant deux nouvelles lignes de cuisson, ça existe dans le Fumélois ? Eh bien oui, et en plus c'est un des leaders mondiaux de la brique réfractaire qui vient encore de signer un gros contrat à l'export au Canada ! La briqueterie de Monsempron-Libos, Tellus Ceram, fait partie du patrimoine industriel du Fumélois. Elle fut créée en 1910 sous le nom de Société de Produits Réfractaires de Fumel et Libos.
350 salariés en 1972
En 1955, la petite entreprise s'est bien développée et fait place à une grande usine qui appartient désormais à Pont-à-Mousson. En 1972, l'usine de 1910 est détruite pour créer une unité plus moderne qui accueille 350 salariés. Lafarge Réfractaire en prend le contrôle en 1981. Ces années-là sont un moment charnière dans le monde du réfractaire avec un changement stratégique de taille. L'entreprise cesse de produire des éléments qui se renouvellent au plus près du feu pour se lancer dans le produit isolant. Mais ce dernier nécessite une fabrication plus longue et moins de personnel !
De surcroît, le marché devient de plus en plus concurrentiel à l'aube du nouveau siècle avec l'arrivée des pays de l'Est et un peu plus tard de la Chine. La briqueterie supporte mal cette période et changera à neuf reprises de propriétaire jusqu'en 2003. Plusieurs personnes tentent de la reconstruire en partant de presque rien. En 2007, quatorze salariés se lancent, mais ils commettent l'erreur de vouloir faire de la production de masse plutôt que de la qualité. En 2010, Mesmain Berragnes, qui faisait partie de la tentative de 2007, reprend les rênes de la société qui devient Tellus Ceram.
Monter en gamme
Un plan social fait chuter les effectifs en 2013 mais paraît inévitable au nouveau patron : «On n'avait pas le choix, il fallait changer complètement notre fusil d'épaule. Cela a été douloureux mais c'était au prix de la survie de l'entreprise». Sa stratégie est simple, monter en gamme pour aller chercher de la marge : «On ne pouvait pas lutter sur les prix, donc on a misé sur notre expertise des produits les plus techniques». Le redémarrage est difficile car il faut aller chercher de nouveaux clients et les salariés doivent adhérer au projet en plein plan social. Peu à peu, la stratégie fonctionne, et l'activité redémarre. En 2017, la confiance est revenue et le savoir-faire de la société de Monsempron est reconnu à nouveau. Les produits qu'elle fabrique sont achetés par les plus grandes entreprises du secteur comme Saint-Gobain, Péchiney ou Areva, et partent à l'export dans le monde entier. En 2017, un deuxième four est ouvert qui double la capacité de production puis un troisième en 2018 qui permet à nouveau d'augmenter de 60 % la capacité de production.
«On a 50 salariés et on continue à en chercher…»
«On a aujourd'hui presque 50 salariés et on continue à chercher du monde. Nous assurons la formation en interne en CDD puis nous embauchons en CDI», indique M. Berragnes. L'entreprise est repartie sur de bons rails et vient de racheter les bâtiments de l'entreprise Frugier à Bourlens pour augmenter sa capacité de stockage. «Nous avons également décidé de confier à la carrière de Saint-Front le concassage de nos chutes qui sont ensuite vendues sous forme de poudre pour le BTP pour réaliser des bétons» précise M. Berragnes.
L'achat d'une semi-remorque et la formation d'un chauffeur sont également dans les tuyaux. Comme quoi, on peut encore développer des activités industrielles dans le Fumélois !

Source La Dépêche du Midi

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