Pages

23/10/2018

Imerys Toiture change d’actionnaire et de nom, pour devenir Edilians

Pierre Jonnard, président d’Imerys Toiture, nous dévoile les enjeux stratégiques d’Edilians, nouveau nom d’Imerys Toiture après cession de l’entreprise au fonds d’investissement Lone Star.

La cession d’Imerys Toiture à Lone Star, annoncée en mai dernier et validée par la Commission européenne, est désormais effective ?

La division terre cuite d’Imerys a quitté effectivement le groupe Imerys jeudi 11 octobre. Nous partons dans une nouvelle aventure avec le fonds d’investissement Lone Star. Il apporte les capitaux de la cession, mais porte aussi un projet de croissance de l’entreprise.

Pourquoi le groupe Imerys souhaitait-il vendre ?
La terre cuite était dans les premiers métiers d’Imétal [devenu en 1999 Imerys, NDRL] lorsqu’il a refait son portfolio d’activité. Mais l’orientation progressive du groupe Imerys vers les minéraux a conduit à ce que nous soyons moins dans le core business.

Il est vrai que dans la phase d’évolution où se trouve la construction, nous parlons désormais plus de solutions que de produits, en toiture comme en façade. Et plus on propose des packages pour faire des solutions toiture et bardage avec du photovoltaïque, des gouttières, des noues ou de l’isolation, plus on s’éloigne du cœur d’activité d’Imerys ! Il était temps que l’aventure commune s’arrête.

"Nous voulons nous développer dans d’autres pays européens. C’est d’autant plus nécessaire que le marché français est trop sensible à la réglementation !"

Quel est le projet de Lone Star ?
Lonestar porte une vision de croissance avec deux objectifs. Le premier, c’est de poursuivre l’élargissement de la gamme, avec des solutions d’étanchéité à l’eau et à l’air, de production d’énergie, d’isolation en toit et en façade. C’est d’autant plus nécessaire qu’après l’introduction de règles relatives à la mise en œuvre (notamment RGE), l’évolution conduira certainement à un audit de la performance. S’appuyer sur des solutions industrielles constitue un élément de garantie.

Le second axe porte sur l’international. Nous ne produisons qu’en France, et sommes présents commercialement dans d’autres pays, mais seulement à hauteur de 10 % de nos ventes. Nous voulons nous développer dans d’autres pays européens. C’est d’autant plus nécessaire que le marché français est trop sensible à la réglementation ! Il suffit que le taux de TVA change pour que les travaux de rénovation ralentissent, et il suffit qu’on change deux fois la règle sur le photovoltaïque pour que plus personne n’en achète ! Avec une présence dans différents pays, nous espérons que les mouvements de conjoncture ne se feront pas sentir partout en même temps. Ce déploiement à l’étranger passera par une politique forte d’acquisitions, pour gagner en vitesse.

L’abandon du nom Imerys ne constitue-t-il pas un risque ?

En quittant le groupe Imerys, nous changeons nécessairement de nom. Nous avons choisi Edilians, qui marie édification et alliance, car nous sommes des coacteurs de la toiture et de la façade avec les artisans et le négoce. Par ailleurs, cette marque est audible dans l’ensemble des pays.

Nous accompagnerons nos clients distributeurs et artisans. Mais nous avons chez nous un certain nombre de marques terroir comme Sainte-Foy, Poudenx ou Gelis. Beaucoup de nos couvreurs achètent ces marques avant d’acheter Imerys, qui était une marque commune comme le sera Edilians. Notre communication fera progressivement disparaître Imerys Toiture.

Source Le Moniteur propos recueillis par Pierre Pichère

Aucun commentaire: