En s’adossant au Belge Ceratec, tout en restant autonome dans ses décisions, le concepteur d’équipements pour tuileries et briqueteries franchit un grand pas.
La reprise toute récente de Ceric Technologies, son concurrent national, et de la société Pèlerin, spécialiste du matériel de préparation de terre cuite, achève de réunir autour de l’ingénieriste de Nolay (Côte-d’Or) tous les savoir-faire du secteur.
Modernisation d'une briqueterie en Biélorussie.
Il est maintenant loin le temps où Philippe Pénillard, président de Cleia, bataillait ferme avec 31 collègues, devenus ses associés, pour relancer en France une activité de conception et réalisation d’équipements pour tuiles et briques sur les ruines de Ceric Automation et Ceric Système, d’anciennes filiales de Keyria.
Depuis avril 2010, l’entreprise de Nolay (Côte-d’Or) s’affirme sur un marché mondial très chahuté. Dans les zones développées, la surcapacité en production de tuiles gèle les investissements et la crise du bâtiment, plus ou moins marquée selon les pays, accentue le phénomène.
« Notre activité se fait avec les briqueteries, essentiellement au Maghreb, Moyen et Proche-Orient et un tout petit peu avec les pays de l’Est, comme la Biélorussie », explique le dirigeant qui revendique une cinquantaine de contrats par an. Le fin du fin et la valeur ajoutée de l’ingénieriste étant la livraison clé en main d’usines complètes.
« A l’exception des fours, pour lesquels nous achetons les composants et montons sur place, tout est conçu par notre R&D et sort de nos ateliers », complète Philippe Pénillard. La plus belle preuve est le séchoir Zéphyr®, une innovation mondiale qui sèche des produits de terre cuite très complexes.
L'entreprise a aussi travaillé pour cette tuilerie allemande.
Mais Cleia demeure une PME de 105 personnes - jusqu’à 140 avec l’assistance technique - et 30 millions d’€ de chiffre d’affaires. Elle souffrait d’un manque de taille critique.
Une filiale de 75 personnes en Tunisie
Voilà pourquoi son management a voulu s’adosser au Belge Ceratec, trois fois plus gros que lui (autour des 100 millions de chiffre d’affaires) en cédant 60% de son capital, mais en restant totalement maître de son opérationnel.
Réalisation complète d'une briqueterie en Algérie, l'un des points forts de l'ingénieriste.
« Nous doublons ainsi le budget R&D et montrons une bien plus grande puissance de feu, plébiscité par le marché », assure le chef d’entreprise.
Pour encore muscler ses forces, l’industriel a repris à la barre du tribunal son concurrent national Ceric Technologie, ainsi que Pèlerin, spécialiste des matériels de préparation de terre cuite, toutes deux implantées à Soissons (Aisne), pour plus d’un million d'€.
Le tour d’horizon ne serait pas complet sans citer une filiale de 75 personnes en Tunisie, possédée à 60%, qui livre des composants soudés : charpentes et châssis. A cela s’ajoute 49% des parts de Jetflam, près de Belfort, dédiée à la production d’équipements de chauffe : fours et brûleurs. Sans oublier enfin 8% du capital d’une briqueterie en Inde.
« Nous bouclons ainsi la boucle avec autour de nous tous les savoir-faire du secteur », se félicite Philippe Pénillard.
Qui est Philippe Pénillard ?
A 56 ans, ce papa de famille nombreuse (4 enfants) est un ingénieur doublement diplômé : École Centrale de Paris et Essec.
Son expérience de 35 ans en ingénierie clé en main lui a fait connaître le monde et de nombreux secteurs industriels : pétrolier, traitement des eaux et des déchets chez Total, Veolia, Bouygues, puis directeur Général chez Ceric, l'ancien leader mondial en matériau de construction, devenu Cleia.
Il préside cette entreprise depuis sa création en 2010.
Source Traces Ecrites Publié par Didier Hugue
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