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31/01/2016

Matériaux de construction : 2015, une année « noire » record

La baisse globale de l’activité matériaux de construction en 2015 a atteint 6,7%, selon l’Unicem, la fédération du secteur. Un niveau record, à la fois pour les granulats et le béton prêt à l’emploi. Les professionnels tablent malgré tout sur une inversion de la tendance en 2016 avec la reprise progressive de la construction résidentielle.

Les producteurs français de matériaux de construction n’ont sûrement eu aucun mal à faire table rase de 2015. Selon l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), qui tenait le 21 janvier son point de conjoncture, l’année dernière fut la pire depuis trente ans pour la filière. Les niveaux de production de granulats ont en effet atteint en 2015 ceux de… 1986. La production de ce matériau a baissé de 8% sur un an avec 323 millions de tonnes. Côté béton prêt à l’emploi (BPE), le recul est de 6% avec 35 millions de mètres cube, un niveau qui rejoint celui de 2003. Selon les estimations de la fédération professionnelle, le repli global est donc de 6,7% pour 2015.
Arrivé en juin à la tête de l’Unicem, Michel André, par ailleurs président de Cemex France, a malgré tout tenu à jouer la carte de l’optimisme. Le dernier trimestre de l’année a montré une inflexion inespérée avec une hausse de la production et des livraisons de granulats et de BPE depuis septembre. « Nous espérons nous stabiliser en 2016 », a-t-il lâché, misant sur la bouffée d’air que vont procurer à la filière les soubresauts de la construction résidentielle. « Le PTZ élargi et le dispositif Pinel sont des signaux positifs pour les particuliers et les investisseurs, ils vont nous aider à repartir », analyse-t-il.
Mais l’agonie des TP – qui va perdurer cette année – oblige la fédération à rester prudente sur ses perspectives. Pour 2016, elle table sur une baisse de 1% pour les granulats mais sur une légère hausse de 1% pour le BPE. L’un des leviers essentiels, selon l’Unicem, reste la commande publique. « Elle représente environ 60% de l’activité matériaux de construction », rappelle Michel André, sa paralysie ne laissant « pas beaucoup d’espoir à la filière » pour les années à venir. Pour lui, il est nécessaire de « trouver un équilibre entre une maîtrise de la dépense publique et les investissements pour les générations futures. Sans cela, la France ne sera plus un pays compétitif et attractif ».
Source LE MONITEUR.FR par Elodie Vallerey

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