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11/09/2015

Madagascar: Les offres de briques terre cuite restent insuffisantes

La fabrication artisanale de briques est à son apogée. La production n’arrive pas à satisfaire la demande.
La campagne de la brique débute au mois de mai pour prendre fin en octobre. Ainsi, il ne reste plus qu’un mois aux producteurs de la filière pour occuper les rizières de la plaine de Betsimitatatra, le long de la route digue.
« Chaque semaine, nous livrons trois camions de quatre mille cinq cents briques alors que les commandes ne cessent d’augmenter. En se référant à tous ces bâtiments et infrastructures en pleine expansion, tant en ville que dans les campagnes, la production reste faible », souligne Solofo Rakotobe, un camionneur qui assure la livraison de briques.
Pourtant, le prix demeure stable sur le marché. « Pendant cette campagne de la brique, le prix hors transport est de 46 ariary l’unité, mais ce coût peut passer à 80 ariary ou 100 ariary, y compris les frais de transport comme au marché d’Andra­voahangy. Un fourneau nécessite quatre charretées de son de riz pour effectuer la cuisson de dix mille briques, à hauteur de 45 000 ariary par charretée », déclare Lydia, une productrice de briques dans la plaine du Betsimitatatra.
Selon Solofo Rakotobe, le prix des briques grimpe pendant la saison des pluies « car l’activité va s’arrêter ». Jeannot, un autre fabricant affirme que « le coût de fabrication d’une brique en argile se situe entre 10 et 12 ariary. Nous travaillons par deux et nous produisons 1 000 briques par jour ».
Important revenu
Toutefois, l’activité constitue une importante source de revenus, directs ou indirects pour les paysans. Solofo Rakotobe fait remarquer que les paysans s’y investissent au lieu de s’adonner à la culture de contre-saison. « Les rizières sont mises en location, moyennant de 2 à 3 ari­ary par brique, ce qui s’avère intéressant pour eux. »
Lydia ajoute, de son côté, que l’activité permet d’engranger de l’argent rapide. « Pendant la campagne, nous contractons un prêt bancaire que nous investissons dans la production de briques. Nous vivons de cette filière depuis cinq ans et d’ailleurs, nous envisageons de créer notre propre entreprise et de nous impliquer totalement dans cette activité », précise-t-elle.
Fanja Raharimanantena, une environnementaliste, a mis l’accent sur la nécessité pour les autorités de prendre des mesures pour préserver le terrain de culture. « Il ne faut pas oublier que la fabrication de briques a des impacts sur l’environnement à cause de l’exploitation excessive des terrains, de la fumée, etc. L’environnement et l’écologie sont mis en jeu », termine-t-elle
Source L'Express Madagascar par Sandra Miora Hafalianavalona

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