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04/08/2015

Bouyer Leroux: La Terre Cuite dit « Oui » au béton

Suite au rachat de la société Thébault, fabricant de produits béton, le Pdg de Bouyer Leroux évoque le développement stratégique du groupe qu’il dirige en toute sérénité.
Quelle est votre stratégie de développement avec le rachat de la société Thébault ?
Roland Besnard : L’idée est de combiner notre offre terre cuite à une offre béton. Thébault fabrique quelque 2000 produits dans trois domaines : Bâtiment, Travaux Publics et Agricole. Nous connaissons bien le secteur du Bâtiment puisque depuis le rachat d’Imerys Structure, nous sommes n°1 de la brique en France. Thébault fabrique des produits de qualité : regard EP, appui béton lourd que nous envisageons développer avec des produits plus légers… Nous avons aussi quelques idées de développement via une offre commune combinant TC et Béton comme une structure poteau poutre béton avec remplissage TC… De par nos implantations géographiques respectives, nous pouvons facilement créer une synergie commerciale et logistique pour vendre et livrer les produits Bouyer Leroux et les produits Thébault en même temps. Côté TP, Thébault fabrique des produits de niche comme des regards, des chambres télécom, des buses. Nous croyons aussi beaucoup au potentiel de croissance du marché des micro stations ANC. Enfin, la TC n’est pas présente sur le marché des bâtiments agricoles alors que Thébault est bien placé notamment dans les porcheries… Pourquoi ne pas utiliser la notoriété de Thébault pour vendre du Bouyer Leroux au milieu agricole notamment la brique hauteur d’étage…
Cette croissance externe représente de gros investissements. Comment une Scop régionale comme la vôtre parvient elle à disposer de fonds aussi importants tout en conservant son indépendance ?
Bouyer Leroux est une entreprise dotée de fonds propres importants. Nous avons auto-financé le rachat de Thébault (environ 20 millions d’euros) comme celui d’Imerys Structure (75 millions d’euros) à hauteur de 80%. L’entreprise est saine et bien gérée.
Quelles sont les principales pistes de R&D sur lesquelles vous travaillez ?
Nous lancerons début 2016, la BVG iso, une brique isolée en laine de roche offrant de meilleures propriétés thermiques. Nous souhaitons également enrichir notre gamme de coffres grandes longueurs. Nos équipes travaillent pour mettre au point une brique de structure pour grands collectifs et bâtiments tertiaires. Aujourd’hui, on voit couramment des constructions en R+3 ou R+4. A Marseille, nous avons construit un R+7 en TC et Béton. Nous menons un autre projet en région PACA de bâtiment jusqu’à R+9. Enfin, grâce au rachat en 2014 d’une petite société duNord de la France, nous nous lançons dans la fabrication de bardage TC. Nous avons rapatrié à la Séguinière (49) l’outillage et le stock et nous construisons une petite unité de production sur le site du siège social.
Comment amortissez-vous la chute du marché du Neuf ?
Bouyer Leroux représente plus de 50% de part du marché de la structure TC en France, essentiellement concentré dans le Neuf. Notre volonté est de développer la TC dans le non résidentiel. Nous comptons aussi sur notre nouvelle offre de bardage, Bio’bric Façade qui sera lancée à la rentrée de septembre pour nous développer à l’export notamment en Pologne et aux Pays-Bas.
Quelle est votre stratégie en matière d’accompagnement des entreprises du bâtiment ?
Nous disposons d’un centre de formation agréé et d’une équipe dédiée pour le lancement et l’assistance sur chantier. Nous venons aussi de lancer le label Qualité Durable Bio’bric à destination des Cmistes, maîtres d’œuvre, maçon, enduiseur-façadier… C’est un système de management par la qualité pour garantir aux maîtres d’ouvrage un bâtiment enduit sur brique performant. Nous avons très peu de sinistres mais c’est toujours trop. Autant traiter le problème en amont. Le premier labellisé est l’Atelier MCA, Maison Cercle Artisanale, basé à Lyon.

En Savoir Plus:

  • Le groupe Bouyer Leroux en chiffres
  • 4 métiers : fabrication de matériaux de construction en terre cuite (9 usines), fabrication de coffres de volets roulants (société SPPF), valorisation des déchets et production de biogaz (Bouyer Leroux Environnement), fabrication de produits béton (société Thébault, 3 sites de production)
  • 725 collaborateurs + 150 salariés de la société Thébault
  • 155 millions d’euros de CA en 2014 + 20 millions pour Thébault


Source : Batirama.com / Propos recueillis par Céline Jappé

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