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05/05/2015

BOUYER LEROUX - Thébault change de mains

Spécialisé dans le béton industriel, Thébault bâtira son avenir dans le giron du numéro 1 français des matériaux de construction en terre cuite.
Au 30 septembre, la SA Thébault passera sous pavillon Bouyer-Leroux. La société, réputée pour son béton industriel, rejoint un groupe assez armé, semble-t-il, pour pérenniser une entreprise créée en 1956 par le père des vendeurs, soulagés. « Nous avons fini de mettre au point le protocole d'accord la semaine dernière. Nous sommes en phase sur l'essentiel.
Il ne manque plus que nos signatures mais on peut annoncer que la vente est faite à 99,9 % », confirme Jacques Thébault, P-DG de l'entreprise du même nom, suite à l'envoi d'un communiqué du groupe Bouyer-Leroux, jeudi, affirmant l'acquisition des trois usines de la société nord-finistérienne : Plouédern, Mauron (Morbihan) et Verneuil-sur-Avre (Eure).
En vente depuis 2008 Le changement de propriétaire sera officiel le 30 septembre. Enfin ! Les frères cherchent à vendre l'entreprise depuis 2008 : « Nous commencions à éprouver de la lassitude. Aujourd'hui, mon sentiment, c'est un peu de soulagement.
Car l'affaire s'est négociée dans un contexte très difficile », signale Jacques Thébault. La société, spécialiste de la construction de pièces industrielles en béton, subit en effet les conséquences de la morosité économique de ses trois principaux secteurs clients : « La moitié de notre production concerne l'assainissement individuel, suivent la fourniture d'éléments en béton pour les étables ou porcherie et les travaux publics ».
Outillée pour repartir Les baisses de commandes par rapport à 2014 avoisinent 20 % dans le logement, 50 % dans les exploitations agricoles et 30 % dans les travaux publics. Un déclin amorcé en 2010, marquant la fin de trois années fastueuses pour le bâtiment. Pourtant, la SA Thébault et ses 120.000 tonnes de produits, déclinés chaque année en 2.000 références sur les trois sites, s'appuie toujours sur un outil industriel performant. Si la production doit descendre à 100.000 tonnes cette année, la société a tout de même dégagé 20 M€ de chiffre d'affaires en 2014 (23 M€ en 2013).
« Aujourd'hui, nous fonctionnons à 70 % de notre capacité. Mais la société sera en mesure de répondre aux demandes lorsque cela repartira ». Bouyer-Leroux un statut de Scop Dans l'attente d'une conjoncture économique nettement plus favorable, les salariés de Thébault peuvent-ils se montrer rassurés sur le maintien de leur emploi ?
Le protocole de reprise ne comporte aucune garantie. Mais Jacques Thébault se veut optimiste. Les 136 salariés (80 au siège, 25 à Verneuil, 30 à Mauron), tous en CDI, passent dans un groupe d'envergure nationale qui met en pratique de solides ambitions en investissant pour la première fois dans une production de béton industriel.
Numéro 1 français de la construction en terre cuite (briques, tuiles, conduits de cheminée, etc.), le groupe Bouyer-Leroux (725 salariés, 155 M€ de CA) pose la première pierre à sa stratégie de diversification en rachetant Thébault, présent dans 30 départements du grand Ouest. Le statut en Scop (coopérative de salariés) de la société, basée à La Seguinière (Maine-et-Loire), est un autre élément susceptible de rassurer.
Trois générations d'entrepreneurs Camille et Jacques Thébault restent en poste pendant la phase de transition qui s'ouvre.
En septembre, ils laisseront les rênes au nouveau manager désigné par Bouyer-Leroux. Ce passage de témoin tournera la page d'une histoire familiale entamée avant la Seconde Guerre mondiale par Camille Thébault, grand-père des deux frères : « Il fabriquait de la chaux, près de La Rochelle (17).
Puis il s'est installé à Landerneau (route de Sizun) pour faire du négoce de sa production.
Il était alors un concurrent de la briqueterie.
Mon père a travaillé avec lui à partir de 1946 », détaille Jacques Thébault. En 1956, Robert Thébault a inauguré sa propre centrale à béton, rue Guébriant. Prospère, l'entreprise a acquis son terrain de Saint-Éloi en 1974, puis a mis en service ses deux autres sites de Mauron et de Verneuil, employant 150 salariés jusqu'à très récemment.
Âgés de 63 et 69 ans, les deux frères n'ont pas trouvé d'héritier parmi les dix petits-enfants de Robert (Jacques et Camille ont deux soeurs) : « Partir avec seulement 10 % du capital, c'est de toute façon mission impossible », observe sagement le dernier P-DG de la lignée Thébault.
Source Le Télégramme par Yann Le Gall

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