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06/04/2015

A la Briqueterie Capelle, la terre crue à l'honneur

La terre crue, sans doute le matériau de construction le plus vieux du monde, fait son retour. Longtemps délaissée, ses nombreuses qualités la remettent au goût du jour.
La rencontre organisée, il y a peu, à la briqueterie Capelle de Grépiac par le collectif «Atouterre» a réuni des professionnels intéressés par la terre crue. Ce collectif de la région Midi-Pyrénées, est né en 2013 de la volonté de plusieurs professionnels de promouvoir les métiers de la terre crue tant dans la construction neuve que dans la restauration respectueuse du patrimoine. «La pertinence du matériau terre crue est replacée dans une vision globale de l'architecture et de l'habitat écologique, indissociable des autres matériaux premiers bio et géo-sourcés tel le bois, les fibres végétales, la pierre, le sable…» indique Isabelle Moisand du conseil collégial d'Atouterre.
Le groupe était accueilli par Bernard Capelle, propriétaire associé, adhérent au collectif et ce jour-là, guide.
Cet intérêt pour la terre crue a été partagé par des maîtres d'ouvrage, concepteurs, batisseurs, enduiseurs, décorateurs, fabricants et fournisseurs de matériaux et d'outillages mais aussi des formateurs, enseignants, ingénieurs, techniciens , chercheurs…
Michaël Terris de NHS (Nature habitat scop), a lui aussi (Voir notre encadré) un parcours particulier puisque d'animateur il est devenu maçon : «Ce que l'on apprend ici, on ne l'apprend pas à l'école. Ce circuit de la terre crue est très court et écolo à 100 %. Cette rencontre est très intéressante» Soulignait-il.
Tous sont venus à la briqueterie, berceau de la terre crue, pour participer à une visite bien entendu des lieux mais aussi à des démonstrations de dressage d'enduits. «Depuis plusieurs années, grâce à ces qualités écologiques et hygrothermiques, la terre crue fait l'objet d'un regain d'intérêt et d'une réactualisation de la part de plusieurs praticiens en réponse aux nouveaux défis liés à la construction durable» indique aussi le collectif Atouterre.
Le clou de la visite a été la démonstration de montage de poële de masse par Cyril Monté et Benoit Dérot de la société Terra kit à Colomiers. Ce poêle à accumulation en terre crue a été développé il y a 5 ans et est en plein essor. Monté en une demie-heure, il a suscité l'intérêt de tous les participants.
De la danse à l'enduit
Caroline Marc, ancienne danseuse habite à Caylus dans le Tarn et Garonne. Elle participait avec d'autres professionnels à la rencontre à la briqueterie Capelle. Sa reconversion est aussi imprévible qu'originale. Elle est apprentie enduiseuse avec des matériaux naturels.»Je travaille l'argile sans adjuvant.J'en suis en début d'activité et suis actuellement une formation à Albi. J'étais danseuse à la base puis j'ai décidé de vivre à la campagne et de participer aux constructions,en pensant au bien-être des gens que je connais. J'ai eu un CAP de charpentier et j'ai découvert la terre cuite et crue qui correspond plus à ce que je souhaite faire.On ne peut pas tout faire sans chimie synthétique mais avec la terre crue comme avec la paille, on l'utilise le moins possible c'est ce qui la rend, à mes yeux, plus attractive».

Source La Dépêche du Midi

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