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17/03/2015

Terreal: du fumier pour cuire les tuiles

Du fumier et du lisier pour produire du biogaz et cuire les tuiles de l’usine Terreal. Voilà le projet qui est à l’étude à Roumazières-Loubert. C’est la société Idex qui est chargée de le mener à son terme, en partenariat avec les agriculteurs locaux. L’objectif pour Terreal, c’est de réduire sa consommation de gaz "de 10, 20, 30 ou 40 %", note Benoît Bonnet, chargé de projet, qui précise que "tout ça n’est pas encore complètement calé".
Car le projet n’en est qu’à ses prémices. L’étude de faisabilité, réalisée en 2011, a révélé une forte disponibilité dans le secteur en matières organiques issues du milieu agricole. Mais les démarches vont encore être longues avant que le projet n’aboutisse. Pour l’heure, Idex consulte les agriculteurs. "Nous sommes dans une phase d’échanges qui va durer assez longtemps, remarque Benoît Bonnet. Il faut que le territoire s’imprègne du projet et que le projet s’imprègne du territoire."
Il faudra ensuite réaliser les études d’impacts environnementales, demander l’autorisation d’exploiter et le permis de construire, organiser l’enquête publique… Difficile, aujourd’hui, de donner une date précise, mais "l’objectif est de débuter la construction en 2017 ou 2018", poursuit Benoît Bonnet, qui ne peut pas non plus indiquer exactement où l’unité de méthanisation prendra place. "Elle pourrait être installée sur le site de Terreal, sur une surface réaménagée de la carrière. Mais est-ce que c’est le bon endroit? Les études nous le diront. Il y aura aussi toute une phase de concertation avec les riverains."
20 millions d’euros "au bas mot"
Cette unité de méthanisation coûterait "au bas mot" 20 millions d’euros, financés en partie par les agriculteurs partenaires, réunis au sein d’un groupement. "Terreal ne ferme pas non plus la porte", signale Benoît Bonnet, qui reconnaît que "les projets de méthanisation sont complexes à réaliser. Ils nécessitent l’intervention de beaucoup d’acteurs. Ils doivent être acceptés par l’environnement…"
Côté chiffres encore, le projet prévoit 80 000 tonnes de matières entrantes par an pour produire 50 000 MWh chaque année; 70 000 tonnes de digestat devraient également sortir de l’unité pour être redéposées sur les terres des agriculteurs partenaires. Cinq à dix emplois permanents seraient par ailleurs créés. "Ce n’est pas un projet anecdotique, conclut Benoît Bonnet. Ce n’est pas juste histoire de donner une belle image à l’usine de Terreal." Bien que cuites avec une énergie plus verte, les tuiles y seront toujours rouges.
Source La Charente Libre par Julie PASQUIER

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