Pages

05/01/2015

Le cimentier allemand Heidelberg Cement vend sa filiale Hanson Building Products au fonds Lone Star.

Partis dans une course à la taille, les cimentiers poursuivent leur mutation. Après l'annonce de la fusion de Lafarge avec Holcim, HeidelbergCement, numéro quatre mondial du ciment derrière Lafarge, Holcim et Cemex, accélère sa politique de recentrage en vendant pour 1,4 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) au fonds d'investissement américain Lone Star une partie de ses activités non cimentières. Il s'agit de sa filiale de matériaux de construction Hanson Building Products (tuiles, briques et canalisations), présente au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Canada. HeidelbergCement ne conserve que les activités situées dans l'ouest du Canada.
Le périmètre géographique cédé représente 4.621 emplois, 107 usines et a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de dollars (900 millions d'euros) pour un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 90 millions de dollars, a précisé mercredi Heidelberg Cement dans un communiqué. Pour mémoire, le cimentier allemand (qui emploie 51.000 personnes dans 40 pays) avait racheté le groupe britannique Hanson Plc en 2007 pour 8 milliards de livres sterling, créant ainsi le numéro deux mondial des matériaux de construction. Mais sa politique agressive d'acquisition l'avait mis en difficulté quand la crise mondiale a éclaté à peine un an plus tard. Le groupe, lourdement endetté, a entamé un mouvement de cession qui lui permet non seulement de se recentrer sur le ciment mais aussi de se désendetter. Le produit de cession (qui inclut 100 millions d'euros payés par Lone Star en 2016 si le résultat 2015 de la société atteint un certain niveau) sera affecté au désendettement.
Nouvelle marge de manoeuvre financière
Mais cette nouvelle marge de manoeuvre financière signifie aussi que les actifs cimentiers mis en vente par Lafarge et Holcim dans le cadre de leur fusion pourraient présenter une opportunité de renforcement. Avant de finalement céder Hanson Building à Lone Star, le cimentier comptait introduire sa filiale en Bourse et cette dernière avait déposé en septembre un dossier auprès des régulateurs américains. La raison du renoncement à cette opération n'a pas été explicitée mais les marchés ne sont pas favorables pour le secteur… C'est d'ailleurs pour cela que les matériaux de construction intéressent Lone Star : la période est propice aux rachats à bon compte dans ce secteur touché par la crise, même si le prix auquel il a acquis Hanson Building Products est jugé par les analystes supérieur aux attentes. Le fonds a entrepris de constituer un groupe de matériaux de construction et, avant Hanson, il avait déjà racheté l'an dernier la partie américaine du pôle plâtre de Lafarge, pour une valeur d'entreprise de 700 millions de dollars. A l'époque, pour Lafarge, la logique était la même que pour HeidelbergCement aujourd'hui : céder les activités et matériaux périphériques, pour se concentrer sur le ciment proprement dit. Pour le plus grand bonheur de Lone Star qui, lui, compte bien que son groupe en constitution prendra de la valeur au fur et à mesure que le secteur de la construction se redresse. Il ne dévie pas de sa stratégie, et pour cause : le redressement du BTP se poursuit lentement en Amérique du Nord et s'est amorcé au Royaume-Uni.
Source Les Echos par Myriam Chauvot

Aucun commentaire: