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05/11/2014

NORD - Briqueterie de Molinghem: À l’ombre du bois Ratelet, une carrière de sable demande à s’agrandir

Dans le bois Ratelet se cache une carrière de sable et d’argile. La Briqueterie de Molinghem l’exploite depuis des années en toute discrétion. Elle vient de reboiser une parcelle et souhaite s’attaquer à une autre pour pouvoir poursuivre son activité. Une enquête publique est ouverte. Prochaine permanence du commissaire-enquêteur, le 30 octobre à la mairie de Mazinghem.
Quand on ne trouve plus d’or sur un terrain, on va voir juste à côté. Le principe est le même pour la Briqueterie de Molinghem, mais avec le sable caché sous les arbres du bois Ratelet. Pour fouiller la parcelle voisine de celle qui est actuellement explorée, l’entreprise a besoin de passer par la case enquête publique. Jusqu’au 17 novembre, les habitants des communes situées dans un rayon de trois kilomètres peuvent donc s’informer sur le projet et faire des remarques. Elles conditionneront l’autorisation d’extension et de poursuite de l’activité.
Qui dit carrière, dit risques de pollution. De l’air, avec la poussière et le bruit des engins, de l’eau... D’où l’enquête publique. Mais la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement a déjà mis son nez dans le dossier. Et ses conclusions sont bonnes. La maison la plus proche est située à plusieurs centaines de mètres de là. Des champs, on ne voit même pas la carrière, de la route non plus. « L’exploitation ne porte pas atteinte à la qualité de la ressource en eau potable et n’accentue pas les phénomènes d’inondations. » La poussière et le bruit seront limités. D’ailleurs cette carrière, annexe à celle de Rombly-Quernes, n’est exploitée qu’une cinquantaine de jours par an. Si les camions (en moyenne 2,7 par jour) salissent la route, l’entreprise s’engage à nettoyer.
Des arbres vont devoir être coupés, mais la Briqueterie a l’obligation « de remettre en état le site et donc de replanter » des espèces locales, ce qu’elle a déjà fait sur les parcelles exploitées précédemment, précise Jean-François Bloquiau, le commissaire enquêteur. Le projet ne déchaînant pas les foules – quand il s’agit d’éoliennes, d’autoroutes, d’aéroports, les commissaires-enquêteurs sont parfois accueillis par des manifestants – il a eu le temps de potasser. Une chose l’a marqué : l’histoire des nids d’hirondelles. Pour les protéger, « ils n’exploitent pas la carrière en période de nidification. C’est la première fois que je vois ça... » Cette enquête aura eu le mérite de révéler une bonne pratique. Et de percer l’épaisseur du bois Ratelet.
Pour en savoir plus sans l’aide de personne
Le projet de la Briqueterie, les observations de la direction régionale de l’environnement, les études d’impact, etc... sont à la disposition des habitants de Mazinghem, Lambres, Norrent-Fontes, Aire, Isbergues, Ham, Rombly, Quernes, Witternesse et Saint-Hilaire-Cottes jusqu’au 17 novembre. Ils peuvent le consulter dans leur mairie et formuler leurs remarques.
Même si le projet est expliqué de manière claire et compréhensible au commun des mortels, il est difficile de s’y retrouver au milieu de la masse de documents. Le commissaire-enqêteur est là pour éclairer les habitants. Il sera à la mairie de Mazinghem le 30 octobre, de 14 h à 17 h ; le 8 et le 17 novembre, de 9 h à 12 h.
C’est quoi ce sable ?
On aurait bien aimé que la direction de la Briqueterie nous raconte comment l’entreprise fonctionne, ce que le sable et l’argile extraits ont de particulier, à quoi ils servent. Mais ça ne les « intéressait pas pour l’instant »... En gros, ils préfèrent rester discrets pendant l’enquête publique, pour se mettre à l’abri de toute éventuelle critique.
Alors que les analyses et avis vont dans leur sens, ils donnent l’impression de s’en faire une montagne. C’est vrai, les procédures administratives sont lourdes. Monter un dossier prend du temps. Les délais sont longs...
C’est vrai, on est libre de répondre ou non à la presse. Mais puisque l’information est publique, on a décidé de la relayer. Et ce sable alors ? « Apparemment, il est assez rare, donc recherché. Il est notamment destiné au marché industriel de la terre cuite, pour les travaux d’étanchéité... », explique Jean-François Bloquiau.
Source La Voix du Nord par Cécile Rubichon

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