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13/10/2014

Rentrée difficile pour les matériaux de construction: chute de -2.9% pour les tuiles et -7.3% pour les briques au second semestre 2014

Dans sa lettre de septembre sur la conjoncture des matériaux de construction, l’Unicem constate que les trois mois de l’été 2014 auront été marqués par une nette dégradation conjoncturelle. En dépit d’une variation positive de la production, en juillet et en août (après la chute en mai et juin), les niveaux d’activité sont restés très faibles au regard de l’année 2013. Ainsi, en août, les livraisons de granulats ont certes affiché + 2,1% par rapport à juillet mais restent inférieures de plus de 8 % à celles d’août 2013 (données cvs-cjo). Sur les trois derniers mois connus (de juin à août), l’activité des granulats a baissé de – 4,1 % par rapport au trimestre précédent et de – 9,7 % par rapport à la même période un an plus tôt. Du côté du BPE, le constat est identique : la production a enregistré + 2,3 % en août mais les volumes demeurent très inférieurs (- 6,5 %) à ceux d’août 2013. Sur les trois mois de l’été, l’activité du BPE a reculé de – 2,8 % par rapport aux trois mois précédents et de – 7,5 % au regard de l’été 2013. De fait, en cumul sur les huit premiers mois de l’année, la production de BPE enregistre un repli de – 2 % sur un an tandis que celle des granulats s’inscrit en recul de – 1,8 %.
Plus marquée que prévu, cette dégradation n’en était pas moins attendue au vu de la mauvaise orientation des indicateurs conjoncturels dans le secteur du BTP depuis plusieurs mois. Du reste, ces tendances se constatent pour l’ensemble des matériaux. Ainsi, l’Indicateur matériaux de l’Unicem est en effet revenu sur une tendance provisoire négative de l’ordre de – 1,4 % en glissement annuel, pour les sept premiers mois de l’année 2014, contre + 7,1 % au premier trimestre.
Logement et TP : à bout de souffle
Il est vrai que les derniers indicateurs du secteur de la construction n’ont guère donné de signes d’espoir au cours de l’été. Les ventes de logements neufs ont reculé de 12,1 % au deuxième trimestre 2014 par rapport à l’an passé et les promoteurs ont continué d’ajuster leur offre à la baisse (- 22,4 %) pour contenir leurs stocks (+ 0,8 %). De fait, la dernière enquête de l’Insee réalisée en juillet confirme une conjoncture très morose de la promotion immobilière avec des projets de mises en chantier de logements à vendre ou à louer en net repli. La demande des ménages comme celle des investisseurs dans le secteur locatif reste en effet en berne. Avec seulement 14 000 logements vendus dans le cadre du dispositif Duflot au premier semestre (et 35 000 en 2013 contre 40 000 attendus), les programmes peinent à se lancer. Reste à savoir si l’aménagement du dispositif avec la loi Pinel suffira à ranimer l’activité dans le segment locatif intermédiaire.
Les dernières données conjoncturelles connues sur les mises en chantiers n’invitent pas non plus à un optimisme démesuré. (Voir notre article)
Perspectives sombres dans les TP
Quant aux travaux publics, le tableau n’est guère moins sombre, la baisse de l’activité s’étant également amplifiée au cours de l’été. Ainsi, les travaux réalisés en juillet étaient en repli de près de 5 % par rapport à juillet 2013 et, sur les trois derniers mois, affichaient un recul de 3,5 % (données cvs-cjo). En cumul sur les sept premiers mois de l’année, l’activité s’inscrit désormais en stagnation (+ 0,4 %) par rapport à la même période de l’an passé, un rythme qui devrait prochainement repasser en territoire négatif compte tenu de la dégradation des marchés conclus. L’impact des élections municipales avec la mise en place de nouvelles équipes dans près de la moitié des communes a fortement pesé sur les investissements en cours et les projets des collectivités.
Ce constat, valable pour les chantiers de travaux publics, semble l’être également pour le bâtiment et les opérations immobilières (environ 20 000 logements en cours de construction actuellement bloqués selon l’Union Sociale pour l’Habitat).
Estimations 2014 et perspectives 2015
Réunie le 23 septembre dernier, la commission économique de l’Unicem a ajusté à la baisse ses prévisions d’activité pour 2014. En effet, la dégradation conjoncturelle de l’été, plus forte qu’attendue, abaisse mécaniquement le scénario retenu. En outre, le profil baissier envisagé pour la fin de l’année, que ce soit du côté des granulats comme de celui du BPE, a été accentué compte tenu de la mauvaise orientation actuelle des indicateurs. L’activité granulats baisserait au final de – 6 % en 2014 et celle du BPE de – 5 %. Pour l’an prochain, les facteurs d’un redressement de l’activité sont rares et le profil annuel sera vraisemblablement très contrasté, entre un premier semestre sensiblement baissier et une deuxième moitié de l’année marquée par les premiers effets attendus des mesures du plan de relance du logement. Les mauvaises perspectives d’activité dans les travaux publics en 2015 continueront néanmoins de peser sur le marché des granulats. Au total, en 2015, la production de BPE pourrait à nouveau reculer, de l’ordre de – 2 %, et celle de granulats de -3 %.
Source LE MONITEUR.FR

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