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04/10/2014

Nièvre: Plus de deux siècles de tuiles à Corbigny

Le lieu a une âme, celle de l’authentique, celle du temps, celle du savoir-faire. La tuilerie de La Chapelle, à Corbigny, ne s’est jamais arrêtée de fonctionner depuis deux cent cinquante ans. Bernard Henriot la dirige aujourd’hui.
Bernard Henriot a eu plusieurs vies professionnelles. Mais le fils et petit-fils de tuiliers qu’il est (l’entreprise, qui était à Dornes, a fermé en 1969), est revenu à ce qui a bercé son enfance. C’est ainsi qu’en 2002, il a repris, à la famille Garnier-Modot qui en était propriétaire depuis 1892, la briquetterie-tuilerie de La Chapelle. Il a alors 56 ans.
Des machines sorties d’un autre âge mais toujours efficaces
Cette petite entreprise artisanale au savoir faire séculaire respire l’authenticité. Elle est restée dans son jus ne serait-ce qu’au niveau du séchoir, magnifique bâtiment dont la toiture lèche presque le sol. Et que dire de ces machines qui semblent sorties d’un autre âge. Mais elles n’ont rien perdu de leur efficacité et surtout, ce sont les hommes qui les commandent et non l’inverse. Les interventions manuelles pour couper, remplir, former, donnent aux produits finis cette marque de fabrique qui leur confère encore plus de valeur.
Ces produits, ce sont des tuiles, bien sûr, même si désormais, elles sont fabriquées au compte-gouttes. L’activité essentielle porte sur les carreaux en terre cuite, surtout à usage intérieur, les dalles, les briques de parement, pour les cheminées ou les fours à pain par exemple, et les tomettes.
Cuisson à 1.050 °C
Tout est fait sur place. L’argile est extraite de la carrière située à trois cents mètres environ de l’entreprise. Une terre locale de qualité qui est extraite une à deux fois par an. L’argile est fine, malléable et de couleur jaunâtre, caractéristique du Thanésien.
« Nous la descendons jusqu’à l’entreprise et formons des tas près des bâtiments, comme cela se faisait il y a plus de deux siècles », souligne Bernard Henriot. Ensuite, il peut s’écouler plusieurs semaines jusqu’aux produits finis, c’est-à-dire cuits, qui, une fois formés, passent par la phase de séchage avant une cuisson dans un four à bois (du chêne), à 1.050 °C. Et c’est le feu qui donne les nuances de tons. Ce faisant, chaque production sortie des fours possède ses propres tendances, uniques. Bernard Henriot dispose de quatre chambres de cuisson (fours à chaleur semi continue à flamme inversée) avec des connections entre chacune d’elles. Chacune passe par les phases de préchauffage, de cuisson et de refroidissement. Ainsi, un four en préchauffage récupère la chaleur de l’autre.

Source Le JDC

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