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13/09/2014

Indre-et-Loire - Langeais - Ceramicales " Dans cette vie, je travaille la terre "

Sur sa roue de charrette, le potier joue avec la force d'inertie. - Sur sa roue de charrette, le potier joue avec la force d'inertie. Sur sa roue de charrette, le potier joue avec la force d'inertie.

Potier en Charente-Maritime, Jean Pierre Marie Toublanc fait perdurer un savoir-faire ancestral. Le tour à bâton, aussi physique que visuel, est présenté ce week-end à Langeais.
Je ne peux pas parler pendant que je travaille. Voilà les visiteurs des 15e Céramicales de Langeais prévenus. Derrière son air bourru, Jean Pierre Marie Toublanc, cache surtout un tour de main hors pair, capable de faire naître un vase en terre à la force de ses seuls bras. « Rien que le cercle fait 100 kg et l'ensemble 450 kg », détaille le potier de Surgères (Charente-Maritime), sur cette véritable épreuve de force que représente le tournage au tour à bâton. Un savoir-faire « antique », pratiqué notamment entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, du côté de La Borne (Cher). « Dans la région, il y avait de l'eau, du bois et de l'argile ; tous les saloirs étaient fabriqués ici. »
Et le potier passionné d'en profiter pour remettre un peu les choses à leur place : « Le plus vieux métier du monde, ce n'est pas celui qu'on pense… ». Né « dans l'argile », d'un père tuilier-briquier du Lot-et-Garonne, Jean Pierre Marie Toublanc n'a jamais imaginé mettre ses mains ailleurs que dans la terre. Formé d'abord comme porcelainier – « Il n'y avait pas de CAP poterie à mon époque » –, ce dernier passe désormais, comme si de rien était, du grès à la porcelaine, du bâton à la main.
Des amphores pour les musées
Quand il n'est pas sur un marché en train de s'assurer de la survie d'un savoir-faire, l'homme de 57 ans reproduit des amphores pour des musées du territoire. Ou bien se fait « mercenaire, en allant d'atelier en atelier » pour assurer la production de potiers malades, « l'arthrose, souvent ». « Le temps manque, alors, dans cette vie, je travaille la terre », conclut le touche-à-tout, surtout heureux de pouvoir accomplir « l'un des rares métiers où je peux faire un objet en trois dimensions sans être assisté d'un ordinateur. » Les Céramicales de Langeais se poursuivent ce dimanche de 10 h à 19 h, place Léon-Boyer. Source La Nouvelle Republique par Laurence Texier

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