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05/08/2014

Dunkerque/ Nieurlet : la réunion sur le projet d'extraction d'argile Astradec en discussion

Le sous-préfet Henri Jean a défendu le projet d’Astradec lundi soir face à une centaine de Nieurletois peu convaincus.

Lundi 21 Juillet 2014 à la cantine municipale, plus d’une centaine d’habitants du village et des alentours, étaient réunis pour une réunion publique. En discussion : le projet d’extraction d’argile et d’enfouissement de déchets inertes créé au cœur du village d’ici septembre. Porté une filiale de l’entreprise Astradec, il est loin de faire l’unanimité.
« Les premières pierres ne sont pas encore posées que nous sommes déjà devant un mur », chuchotait un Nieurletois, en début de réunion. Pour tenter de défendre son projet, le patron d’Astradec Vincent Joosten est venu accompagné du sous-préfet Henri Jean et d’un représentant de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), organisme d’État. Ils ont répondu aux sceptiques, point par point, en faisant attention aux mots employés.
Pas de déchets, mais de la « biomasse », pas de décharge mais une « carrière ». Le trou béant de 118000 m2 sera rempli par des matériaux inertes, supposés non polluants, et composés de brique, de sable, de terre, de cailloux et de granulats. Ces produits seront analysés par un laboratoire sous contrôle de la DREAL tous les deux ans, puis traités à Arques, où se situe le siège d’Astradec, avant d’être acheminés à Nieurlet.
Reprise de la carrière et impact sur l’environnement : Astradec s’engage à pomper l’eau accumulée dans la carrière. « Mais elle sera rejetée dans le marais classé par l’UNESCO ! », s’offusque un habitant. À cela, le sous-préfet répond que ce point du projet est légal, et qu’un contrôle des eaux aura lieu chaque année. Quant à la circulation, huit à dix camions par jour devraient traverser le village en période d’activité. Les horaires seront modulables selon les heures d’école, pour garantir la sécurité des enfants.
Les engagements d’Astradec : l’entreprise s’engage à dépolluer le site de l’ancienne tuilerie Woestelandt, à remettre la parcelle en l’état. Des logements seront créés une fois le trou remblayé, « si cela est possible », a précisé Vincent Joosten, directeur général d’Astradec.
Des habitants toujours en colère
En arrivant à Nieurlet, le sous-préfet Henri Jean s’est avoué surpris de voir des dizaines de banderoles, un peu partout dans le village, exprimant l’opposition des Nieurlétois au projet d’Astradec. Pour apaiser les tensions, le sous-préfet a décidé de faire appel à un médiateur et expert indépendant, membre du réseau Nord-Pas-de-Calais développement durable. Celui-ci a d’ores et déjà prévu de nouvelles réunions publiques les 12 et 20 août, et les 3 et 10 septembre dans la commune.
Visiblement, cela n’a pas suffi aux 66 membres de l’association Nieurlet patrimoine nature (NPN) et à sa porte-parole, Sylviane Wignacourt, qui a conclu la réunion par un discours ponctué de « J’ai fait un rêve » à la Martin Luther King. « J’ai rêvé d’un développement économique différent, d’une économie créatrice d’emploi, d’écotourisme. J’ai rêvé d’une vie meilleure pour nos aînés, nos enfants et nos petits enfants. Nous voulons écrire une nouvelle page sans nuisance industrielle ».
Source La Voix du Nord par Clément Martinet

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