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17/08/2014

Demain, une simple couche d’enduit en guise d’ITE ?

Simplifier la mise en oeuvre de l'ITE: le parement développé par ParexGroup s'applique directement sur le support, avant la pose d'une trame basée, puis la finition décorative.

ParexGroup lance un projet de recherche collaborative autour d’un parement extérieur à base d’aérogel de silice, qui permettrait d’isoler par l’extérieur sans risques de ponts thermiques, et avec une mise en oeuvre facilitée.
Ce n’est encore qu’une expérimentation, mais le projet de recherche Parex.It pourrait créer une nouvelle approche pour l’isolation des bâtiments par l’extérieur. La solution envisagée par les équipes R&D de ParexGroup et leurs partenaires (1) consiste en un parement extérieur isolant, projeté directement sur l’enveloppe du bâtiment puis renforcé par une base tramée avant finition. Elle permettrait de créer une alternative aux systèmes traditionnels d’ITE sous enduit, en évitant la pose de panneaux de laine minérale ou de polystyrène expansé et les problèmes liés (découpe, gestion des points singuliers etc.). « L’objectif est d’aller vers plus de simplicité dans la mise en oeuvre de l’ITE, résume Evelyne Prat, directeur de l’innovation de la société à l’origine du projet, ParexGroup. L’application du parement par projection continue peut se faire avec les équipements traditionnels des spécialistes de la façade, et a l’avantage de s’adapter à toutes les configurations de construction et d’éviter les ponts thermiques. »
Une excellente conductivité thermique
Pour rendre le projet pertinent, il a fallu concevoir un parement à la fois stable, léger et performant au plan thermique. Les recherches menées depuis 2004 par ParexGroup, et depuis 2010 dans le cadre du projet Parex.It, s’appuient sur l’aérogel de silice. Connu dès les années 30, ce produit a été utilisé à partir des années 60 dans l’aérospatiale, où il est utilisé dans les combinaisons des astronautes ou comme bouclier isolant… L’inclusion de l’aérogel dans le parement aboutit à une conductivité thermique très intéressante, à 0,027 W/(m.K), supérieure donc à la plupart des laines minérales ou au PSE. Cette solution permet aussi de rester sur une composition 100% minérale, avec des avantages en termes de résistance au feu, d’absence de COV et de poussières, et de respiration de l’enveloppe.
ParexGroup indique qu’aucune limite théorique n’existe en termes d’épaisseur du parement, et a déjà testé des applications jusqu’à 9 cm, permettant d’obtenir un R = 3. Mais l’industriel préconise pour l’instant une utilisation en complément d’isolation: dans le test mené depuis le 27 juin sur une maison expérimentale au Bourget du Lac (73), le parement est appliqué sur une brique monomur, avec une épaisseur de 4,8 cm permettant d’obtenir un R = 1,4. Une évaluation des performances thermiques de la solution et des économiques d’énergie est prévue dans un an. La solution est a priori compatible avec tous les modes constructifs, en neuf comme en rénovation.
Créer une filière industrielle pour baisser les coûts
Confiant dans la pertinence technique de son parement, ParexGroup reconnaît que le coût de l’aérogel de silice est encore un frein. « Le défi est de structurer une filière industrielle, ce qui demandera encore 12 à 24 mois de travail », indique Evelyne Prat. La société Enersens-PCAS est en train de lever des fonds pour monter une usine dédiée, et il faudra ensuite définir des process industriels adaptés au sein des usines Parex, l’aérogel de silice étant un produit très sensible. Bref, l’arrivée du parement isolant dans les négoces n’est pas encore pour demain… « Nous sommes dans une vision de long terme, axée sur l’innovation », indique Eric Bergé, directeur général de ParexGroup en France. La société a d’ailleurs prévu l’ouverture d’un nouveau centre R&D au premier semestre 2015, sur son site de Saint-Quentin Fallavier (38).
(1) Parmi les industriels et les organismes associés au projet Parex.It: Enersens-PCAS pour la conception de l’aérogel de silice, Wienerberger pour la partie briques isolantes, le CEA pour la modélisation et la recherche sur les EnR, le Centre de recherche Persée Mines ParisTech – Armines spécialisé dans les matériaux et procédés pour l’énergie, le laboratoire Locie de l’université de Chambéry sur la dimension mécanique du matériau, et enfin le CSTB.
Source Le Moniteur par Paul Falzon

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