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14/03/2014

Maçonnerie : la clé de voûte de la RT !

Bloc béton, béton cellulaire, brique de structure ou encore monomur… Aucun matériau, aucune technologie ne s’impose d’emblée pour répondre aux exigences de la RT. Seule certitude : la qualité de l’enveloppe reste primordiale dans une optique BBC. Inventaire.
 
Ce que dit la RT 2012
Point d’étape vers le Bepos (bâtiment à énergie positive) et désormais applicable à toutes les constructions neuves depuis le 1er janvier 2013, la réglementation impose une consommation moyenne d’énergie primaire de50 kWhep/m².an. Ce seuil est modulé selon la zone climatique*. Dans le nord de la France, les nouveaux bâtiments peuvent consommer jusqu’à 65 kWhep/m².an (zone H1b), contre 40 kWh/m²/an (zone H3) sur le pourtour méditerranéen. À la différence des précédentes réglementations, le législateur n’impose presque pas de valeurs minimales Bbio… pourtant l’innovation majeure de la RT 2012 !
* Huit zones climatiques notées de H1a à H3
 
En rénovation…
Grande sacrifiée de la RT 2012, la rénovation énergétique représente pourtant la part la plus stratégique et la plus complexe de l’efficacité énergétique des quelque 30 millions de bâtiments existants. Actuellement, en France, les logements consomment en moyenne 240 kWhep/m².an. Ce qui correspond au niveau E de l’étiquette énergie fournie dans le cadre du diagnostic de performance énergétique (DPE). Pour remédier aux défaillances thermiques, c’est souvent tout un bouquet de travaux qu’il faut entreprendre. Exemple : isolation des murs + changement de la chaudière. Le logiciel Eqtor* de l’Anah permet d’avoir une première approche des économies d’énergie susceptibles d’être obtenues après travaux.
* Pour en savoir plus sur le logiciel Eqtor II, cliquez ici

Le périmètre des matériaux
Malgré un ralentissement depuis 2009, le monomur retrouve les faveurs des professionnels avec les premiers retours d’expérience des maisons BBC. Couplé à une isolation répartie, ses performances sont supérieures aux exigences de la RT 2012. Avantage aussi sur le plan sanitaire : il n’émet pas de COV et évite le développement de moisissures. Si les bétons banchés comme le prémur ou mur à coffrage intégré (MCI) permettent de réaliser des produits difficiles à couler sur place, ils ne répondent pas forcément d’emblée à la RT ! Reste que le prémur à isolation intégrée lève ce frein. Il est impératif de privilégier l’emploi de matériaux intérieurs à forte inertie thermique favorisant le confort d’été en évitant les effets de surchauffe.
À l’instar de la brique en terre cuite, des solutions de coffres de volet roulant, caissons et linteaux monoblocs (sous DTA du CSTB) offrent une bonne performance thermique et une parfaite étanchéité à l’air. S’il a très longtemps souffert d’une mauvaise image sur le plan environnemental*, le bloc béton de granulat légerprésente une résistance thermique réglementaire (R de 0,5 à 2 m².K/W avec un bloc de 20 cm) deux à dix fois meilleure qu’un bloc de granulats courants. Avec une isolation thermique rapportée ou intégrée (10 cm en moyenne), le bloc béton isolé permet d’ajuster la réponse thermique aux besoins. Enfin, la dernière génération de blocs en béton cellulaire permet de concevoir des murs porteurs BBC, voire passifs… sans isolants rapportés.
* Voir l’étude « Qualité environnementale du bâtiment » (2009) du cabinet Tribu Énergie et de la société Écobilan
 
Les critères minimaux
La RT 2012 impose au maître d’ouvrage de fournir les attestations relatives à la performance énergétique du bâtiment lors du dépôt du permis de construire (PC) et en fin de chantier. Autre impératif : l’étude thermique(calcul Bbio, Cep, Tic…) réalisée par un BET – à partir de la méthode de calcul Th BCE 2012 – avant la consultation des entreprises. L’ensemble des déperditions thermiques ne doit pas dépasser les 0,28 W/m².K. Et 0,6 W/m².K pour les liaisons planchers-murs extérieurs. La R du mur doit être supérieure ou égale à 3,5 m².K/W ; tandis que la perméabilité à l’air des parois (hors plancher bas) doit être sous les 0,6 m3/h/m² en maison individuelle ; et inférieure à 1 m3/h/m² en collectif. Les principaux postes de fuite* sont les menuiseries (41 %), le passage des équipements électriques (38 %), les trappes (12 %), les tuyauteries (12 %) et la structure (2 %).
* Source : FFB/Direction des affaires techniques
 
Une mise en œuvre réussie
En matière de gros œuvre, trois grands principes doivent être pris en compte pour respecter le plafond des 50 kW/m²/an de consommations d’énergie en tertiaire et résidentiel : la qualité de l’isolation thermique, la suppression des ponts thermiques et le recours à des produits présentant une étanchéité à l’air efficace. Réalisée lors du dépôt du PC, l’étude thermique peut prévoir de recourir aux rupteurs de pont thermique (contraintes particulières en zones sismiques), à l’ITE ou à une isolation répartie. Les déperditions thermiques se concentrent essentiellement aux jonctions dalle/façade, mur porteur/façade et dalle/balcon. Jugée parfois anxiogène, l’étanchéité à l’air est une nouvelle mission incombant au maître d’œuvre. Si elle peut se négocier en maison individuelle, elle n’est pas incluse dans les appels d’offre en raison d’une politique du moins disant ! Il est judicieux de réaliser un test intermédiaire dès la mise hors d’eau/hors d’air du bâtiment. Un tiers qualifié en établit la mesure finale.
 
Quelques astuces
À performances thermiques équivalentes, préférez un système certifié ! Par exemple, le boc béton NF Th qui valide ses propriétés thermiques sur la base des règles Th U. N’oubliez pas de chiffrer les frais d’études techniques pour que ces travaux de préparation en amont du chantier soient véritablement reconnus et justement rémunérés. Enfin, avec les labels de la RT 2012 (labels HPE, THPE, Effinergie+* et Bepos), de nouvelles exigences de moyens sont introduites tels le contrôle visuel des connections des bouches d’aération, le traitement plus contraignant des réseaux hydrauliques ou l’obligation de formation des intervenants. Stéphane Vigliandi
* Depuis janvier 2014, les coefficients Bbio max et Cep max doivent être inférieurs de 20 % aux valeurs de référence de la RT 2012

Source ZEPROS

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