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31/03/2014

Logement : nouvelle chute des permis de construire

Le nombre d’octrois de permis de construire a brutalement décroché en février, augurant mal des futures mises en chantier. Ces dernières, elles, continuent de baisser malgré une base de comparaison de plus en plus basse.
Ceux qui pensaient que le marché des logements neufs avait touché le fond en sont pour leurs frais. Le nombre de permis de construire octroyés, qui baisse régulièrement depuis plus d’un an, a décroché au mois de février. Cela augure mal, très mal, des futures mises en chantier et donc de l’activité du BTP. Selon les statistiques ministérielles dévoilées ce matin, lors des trois mois arrêtés à fin février, moins de 85.500 permis ont été accordés pour des « logements ordinaires », c’est-à-dire sans compter les résidences (seniors, tourisme, etc.). C’est 24% de moins que sur la même période en 2012. Pour mémoire, la baisse n’était, à fin janvier, « que » de 20%. Ceci porte le cumul sur douze mois à 380.300 permis (–17,8 %) contre 393.500 fin janvier (–14,6 %) pour les logements ordinaires.
Les permis concernant construction neuve (hors travaux sur bâtiments existants), qui représentent 87 % du total, baissent de 21,5 %. Tous les types de logements sont touchés, à des degrés divers. Les maisons, de loin les plus affectées depuis un an, accusent une chute impressionnante quand on compare les trois mois écoulés à la même période en 2012 (–38,6 %). Les maisons de constructeurs souffrent davantage que les maisons groupées des promoteurs. Signe inquiétant, les logements collectifs, même s’ils baissent beaucoup moins, décrochent aussi. Leur chute s’accélère et seuls 44.400 permis ont été accordés en trois mois pour des appartements (–3,1 % par rapport à la période équivalente de 2012) contre 47.000 appartements à fin janvier (–2,5%).
Maisons sinistrées
Le décrochage des permis de construire est d’un telle ampleur que les plus touchés, les constructeurs de maisons en individuels purs, accusent sur douze mois cumulés –25,5%, contre –18,4% fin janvier. Les ménages modestes accédant à la propriété privilégient les maisons de constructeurs, moins chères que les logements de promoteurs car construites plus loin des villes. Cette clientèle a été la plus affectée par la crise, mais la demande des ménages modestes pourrait bien aussi s’être reportée en partie sur les appartements, tant les promoteurs s’en sortent comparativement mieux sur ce segment.
Les mises en chantier, elles, n’ont pas subi la même chute brutale sur le mois de février. Elles continuent à s’enfoncer doucement en nombre absolu : en douze mois, 309.500 logements ordinaires (hors résidences seniors, étudiants etc) ont été mis en chantier soit 3.000 logements de moins qu’à fin janvier sur douze mois glissants. La base de comparaison étant de plus en plus basse, le recul en pourcentage s’atténue un peu, il est de –1,9% contre –2,1% à fin janvier. En termes de construction neuve, hors travaux sur logements existants, on s’éloigne de plus en plus de la barre des 300.000, qui avait été enfoncée il y a quelques mois. Ce devait être une ligne Maginot, mais finalement, en cumul sur douze mois, on est désormais à 292.600 logements neufs et rien n’indique que le mouvement va s’inverser, surtout pas les permis accordés. D’autant que leur décrochage se conjuguent à un niveau élevé d’annulation, c’est-à-dire de permis qui ne se transforment pas en mises en chantier.

 Source Les Echos par Myriam Chauvot

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