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25/01/2014

République démocratique du Congo : La terre crue pas que pour les pauvres

Vendre des briques crues réalisées à partir de ressources locales? Si Alice Baltus, Camille Eickhoff et
Dorian Somers, étudiants à l’UCL, vont étudier en République démocratique du Congo la faisabilité technique et la viabilité économique d’une telle initiative, ils devront aussi s’attaquer aux préjugés.
Restructurer la briqueterie du village de Shathiskumba, tel est l’objectif des trois étudiants.
Car «la terre crue est souvent vue comme le matériau du pauvre, reconnaît Géry Despret, le patron d’Argio, société tubizienne spécialisée dans la fabrication de briques crues qui apporte son soutien technique et ses connaissances au projet des étudiants. J’ai travaillé dans la coopération en Haïti. Et comme partout, on constate que les gens sans moyens utilisent la terre crue. Dès qu’ils ont un peu d’argent, ils passent à la terre cuite voire même au béton, qui est le matériau du Blanc, du riche.»
Ce matériau est inabordable pour la plupart des Congolais. Non seulement vu le coût du ciment mais aussi vu le manque de cimenteries. «Or la demande en matériau de construction est énorme car la RDC est en pleine croissance», indique Dorian Somers.
Utiliser la terre est donc, selon les étudiants, une bonne alternative. Et la terre crue en particulier car elle peut se passer de ciment et consomme 95% d’énergie en moins pour sa fabrication.
Reste à changer les mentalités. «Ce n’est pas facile, commente Géry Despret. Depuis les années 60, des universitaires ont travaillé à découpler les économies du ciment. Sans succès. La solution est peut-être de faire ressembler la terre crue au béton.»Q. C.

Source L'avenir.net

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