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06/11/2013

Bouyer Leroux, la réussite d'une Scop

Dans un contexte où les économies classiques sont remises en cause, la Scop revient sur le devant de la scène. Ce modèle, dont l'originalité est de faire des salariés, des associés majoritaires, a une figure de proue dans le BTP : le spécialiste de la terre cuite, Bouyer Leroux, implanté dans le Maine et Loire. Depuis 33 ans, il opère sous ce statut avec succès.

"Georges-Marie Leroux était un humaniste et il souhaitait récompenser ses salariés pour le travail réalisé", avec ces quelques mots, Roland Besnard, actuel PDG de Bouyer Leroux, un des leaders français de la brique de structure, résume le point de départ de l'aventure Scop de l'entreprise.
Comme dans de nombreuses sociétés au nom composé, tout commence avec une histoire de famille. Ici, celle des Bouyer et des Leroux. Officiant depuis 1870 dans le secteur, la société a connu un nouvel essor en 1955 sous l'impulsion de la figure emblématique de l'entreprise, Georges Leroux, un autodidacte passionné de peinture, ouvert sur l'extérieur, respectueux de ses salariés. Environ 25 ans plus tard, confronté à des problèmes de successions, le destin de la société bascule : "Aucune des deux familles dont plusieurs travaillaient dans la compagnie ne disposaient d'assez de moyens financiers pour la racheter. Si à l'époque, plusieurs groupes étaient intéressés par l'affaire, pour Georges Leroux, il n'était pas question de vendre la structure ", confie Roland Besnard. Et de compléter : "L'idée de la Scop a été logiquement privilégiée car elle correspondait aux valeurs humaines des familles fondatrices et permettait d'assurer une certaine pérennité ainsi qu'une indépendance".
Des valeurs communes et intérêt collectif
Contrairement à la tendance de ces derniers mois où la création de Scop est évoquée lors de difficultés économiques, l'opération a eu lieu dans un climat sain durant lequel la société était rentable. C'est donc une cinquantaine d'employés qui ont pris le contrôle de Bouyer Leroux en 1980, formant une Société Coopérative et participative (Scop). Quelle est la particularité de ce modèle ? Elle repose sur le fait que les membres associés sont les salariés. Résultat : tous ont une participation aux bénéfices. Ainsi, la valeur professionnelle est vraiment ancrée dans les mentalités : "Le site est leur boîte", glisse le PDG de la Scop. L'idée du bien commun et de l'intérêt collectif est intrinsèque. Tous ont une voix et l'Homme est respecté. L'engagement de chacun est total !", poursuit-il. Et pour organiser tout ce petit monde, tout est démocratique : des réunions d'informations récurrentes sur les marges et les projets d'investissements se déroulent régulièrement, des formations internes sont distillées couramment, etc. Pour Roland Besnard, ces démarches sont primordiales car elles permettent aux "collaborateurs d'acquérir au fur et à mesure une culture économique : importance du client et stratégies".
Le petit poucet devient grand
Impliqués dans chaque action et portés par une politique d'investissements, ceux que l'on nomme les sociétaires ont progressivement fait grandir l'entreprise. Au programme, des rachats comme en 1985 la société PRV (Produits Rouges de Vendée) ou en 1996, la société SPPF, spécialisée dans la fabrication de fermetures et volets roulants. Dernière en date, l'acquisition de l'activité brique terre cuite de d'Imerys :"Nous ambitionnons d'être un vrai leader du marché en s'appuyant sur un de nos principes fondateurs l'éco-performance", lance le dirigeant. Et d'ajouter : "Nous allons mettre en commun notre recherche et développement pour moderniser le process de fabrication". Et ce n'est pas fini puisque celui qui était un petit poucet envisage aujourd'hui d'ouvrir en 2015 un nouveau site en Haute Normandie. Pas de doute, il faudra bien compter à l'avenir sur Bouyer Leroux. Ses forces. Et ses convictions.
Fiche d'identité
Nom : Bouyer Leroux
Forme juridique : Société Coopérative et Participative
Activité : les briques et tuiles en terre cuite (Bouyer Leroux et Bouyer Leroux Structure), les fermetures pour l’habitat (SPPF), et la valorisation de déchets (Bouyer Leroux Environnement)
Effectifs : environ 740 salariés dont 226 sociétaires
Siège social : La Séguinière (Maine et Loire)
Chiffre d'affaires annuel envisagé après le rachat de l'activité brique terre cuite d'Imerys : 165 millions d'euros
Nombre de sites industriels : 9

Source Batiactu

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