Pages

03/09/2013

La brique écolo guyanaise

La brique fabriquée à froid, avec de la latérite locale, présente de nouvelles pistes d'avenir.

La latérite guyanaise a un potentiel fou. Surtout à l'heure d'un besoin criant de logements en Guyane. La société Briques et Tuiles en Terres de Guyane (B2TG), qui en produit depuis l'an dernier, conçoit son utilisation comme du bon sens. Sa brique locale et écologique est proposée au même prix que le parpaing. B2TG ambitionne modestement d'atteindre dans les trois ans 5% de parts du marché dans les constructions individuelles. La société exploite la latérite de la carrière du Galion, qu'elle travaille avec la technique du bloc de terre comprimé et stabilisé (BTCS). La terre est broyée, dosée, malaxée, pressée et soumise à 28 jours de cure. À terme, le matériau naturel ne contient que 5% de ciment.
L'entreprise est basée chemin Mogès à Matoury, à 8 kilomètres de la carrière Gallion, où elle se fournit (GT)
Compressée à froid et sans cuisson, la brique made in Guyane répond aussi bien aux normes de haute qualité environnementale (HQE) qu'à celles de qualité amazonienne environnementale (QAE). Zéro pollution sur le terrain : tous les débris sont réemployés. B2TG dispose d'une unité de fabrication mobile. Et l'inertie thermique du matériau est quatre à cinq fois plus importante. Pour Guylaine Bourguignon, gérante de la société, il n'est pas question d'éradiquer le béton mais de « mettre le bon matériau là où il faut, intelligemment » .
FILIÈRES DE FORMATION
L'élargissement de la filière n'a aucun doute aux yeux de Gérard Tancogne, directeur technique : « Aujourd'hui, ce qui tue la Guyane, c'est l'importation. Les entreprises et les clients sont les plus mal lotis.
Seuls les commerçants s'engraissent. » Reste, pour ces entrepreneurs, quelques obstacles à surmonter. À commencer par le problème du foncier en Guyane. La société, toujours locataire, a du mal trouver le site idéal où elle pourrait être propriétaire et limiter son impact en énergie carburant. Autre défi, le développement des branches de recherche et de formation. Des discussions sont en cours pour la mise en place de filières sur le lycée de Balata et le centre de formation Équinoxe. Des universitaires guyanais se sont montrés intéressés mais le chemin est long. En attendant, B2TG collabore avec des laboratoires de Toulouse, pour davantage d'affinage technique.
Enfin, l'entreprise souhaite s'élargir sur l'intérieur et l'ouest guyanais. Guylaine Bourguignon insiste, « le but n'est pas de s'accaparer de la technique mais d'étendre son utilisation » . Des transferts technologiques sont envisagés vers les Antilles et le plateau des Guyanes. Ces briques investissent déjà plusieurs chantiers : lycée de Balata, hôpital Jean-Martial et le très attendu éco-quartier de Vidal, à Montjoly.

Source France Guyane

Aucun commentaire: