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18/09/2013

Ils défendent l'intérêt de se transformer en Scop

Les salariés sont souvent les mieux placés pour la reprise de leur entreprise. C'est ce qu'a expliqué Alain Durand, le président de l'union régionale des Scop de l'Ouest, la semaine dernière à Cholet.
À quel moment créer une Scop ?
La Scop (Société coopérative et participative) est adaptée à la création ex-nihilo (littéralement, « à partir de rien »), à la reprise ou retransmission d'entreprises saines, à la reprise d'entreprise en difficulté, à la transformation de société ou d'association. Mais « 80 % des Scop sont créées par intérêt », et seuls « 20 % dans le cadre d'une procédure judiciaire », explique Alain Durand, président de l'union régionale des Scop de l'Ouest, PDG de l'entreprise Mateloc au Cormier (matériel de location). L'image de l'entreprise en difficulté, adossée à la Scop, ne reflète donc pas la réalité. Alain Durand prend l'exemple de la briqueterie Bouyer-Leroux à La Séguinière, qui comptait 50 salariés lors de sa transformation en Scop, et qui est aujourd'hui devenue, avec le rachat d'Imerys Structure, le numéro 1 de la brique en terre.
Quels sont les atouts de la Scop ?
Le premier atout d'une Scop est d'assurer la pérennité de l'entreprise. En cas de difficultés, ou quand l'entreprise est cédée, le rachat par un plus gros concurrent équivaut à « la transformer en atelier de production ». Il n'y a plus de bureau recherches et développement, plus de service comptable, pas de commercial, pas de dirigeant..., détaille Alain Durand. « L'entrepreneur a raison, il fait des économies d'échelle. Sauf que pour le territoire, c'est dommage. On sait bien qu'un atelier qui ne fait que fabriquer un produit, va inexorablement fermer. » C'est « l'exemple-type » de ce qui est arrivé à Waterman, à Nantes, prévient le PDG : « Même si les syndicats veulent reprendre en Scop, le problème, c'est qu'il n'y a rien dans Waterman. C'est une entreprise qui n'est pas reprenable. » S'assurer d'une reprise par les salariés, au contraire, va permettre de « maintenir la matière grise sur place ». « Les salariés sont ceux qui connaissent le mieux leur entreprise, à la différence d'un repreneur extérieur. »
Quels sont les freins ?
Le principal frein, c'est la faible capacité financière des salariés repreneurs. Le cédant doit « parler prix » avec ses salariés, et donne l'impression de « brader » sa société. Il lui est également « difficile d'imaginer que les salariés puissent lui succéder à la tête de l'entreprise ». Pour les salariés, il s'agit d'entrer dans « une démarche de repreneurs ». Il faut « identifier un leader en interne, ou le recruter ». Alain Durand rappelle aussi qu'une Scop, « ce n'est pas un guichet de distribution. L'entreprise peut bien gagner sa vie, mais on ne s'en met pas plein les poches. Le salarié devenu associé se rend mieux compte de la gestion de l'entreprise, des résultats... »
Source Ouest France par Christian MEAS

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