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19/06/2013

La filière toiture s’inquiète de la disparition des tuiles en Midi-Pyrénées

Face à la multiplication des « solutions » de toiture, les menuisiers, charpentiers, couvreurs et zingueurs de la Haute-Garonne se mobilisent pour faire connaître les innovations produits de leur filière et préserver le patrimoine toulousain.
Le syndicat des menuisiers, charpentiers, couvreurs et zingueurs de Haute-Garonne s’est fendu d’une opération de communication pour « réaffirmer les atouts » des toitures en pente. Selon Michel Clémente, son président, l’utilisation de la tuile dans l’architecture a reculé de 30% sur le Toulousain en 2012. La filière dénonce un « changement architectural brutal ».
Non que les professionnels soient mis en péril économiquement par les nouvelles demeures optant pour « d’autres solutions » , Michel Clémente reconnaît volontiers que le retour des constructions à ossature bois constitue un potentiel intéressant pour les charpentiers (depuis 2011 la loi oblige à utiliser 15% de bois dans toute construction, contre 3% auparavant, ndlr) tandis que les couvreurs et zingueurs ne manquent pas de débouchés avec les toits terrasse. Non, la filière s’inquièterait davantage de l’uniformisation des toits « du Havre à Toulouse » : « Il faut garder notre identité, la tuile est dans l’ADN de notre région ! ». Elle souhaite « alerter et réaffirmer les atouts esthétique, environnemental et économique des toitures en pente et faire savoir que le toit en pente est une solution fiable. »
Une filière ouverte à l’innovation
Effectivement l’argument du 100% recyclable des toits traditionnels locaux est imparable : les tuiles sont en terre cuite, les charpentes en bois. Par ailleurs, le coût financier, au regard de l’entretien et de la durabilité du matériau, est mineur. Enfin, les fabricants de tuile ont renouvelé leur gamme et proposent aujourd’hui des toitures noires pour se fondre dans la tendance blanche et anthracite standardisée des façades contemporaines. Aucune raison donc, pour les professionnels, de se détourner de la sorte des toits en pente dans un contexte où la crise de la construction affecte, elle, vraiment la filière. Même si Michel Clémente relativise : « Nous sommes préservés dans notre région, grâce à l’aéronautique. »
Et de préciser que le secteur est particulièrement bien organisé et qu’il a su « se remettre en question » depuis les exploitants forestiers jusqu’aux menuisiers donc. « 300 apprentis sont formés chaque année, et jusqu’à maintenant, ils sont tous embauchés à la fin de leur parcours de formation », souligne Michel Clémente. En Haute-Garonne, la filière représenterait 11.000 emplois qualifiés. « Une centaine d’entreprises » adhèrent au syndicat via la Fédération du bâtiment, pour « 9000 à 10.000 salariés. »
Source Touleco par Nathalie Malaterre

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