La troisième rencontre du collectif régional des professionnels de la construction en terre crue s'est déroulée le 29 Avril 2013 à la Grange de Juilles. Au programme, état des lieux de la profession dans le Gers et à l'échelle régionale, et suivi des prochaines actions.
La terre est à l'honneur! Lieu de chantiers participatifs et autres formations aux techniques de rénovation du bâti ancien, la Grange de Juilles ouvre ses portes au collectif des professionnels de la terre crue. «Les accueillir va parfaitement dans le bon sens de notre objectif, souligne Olivier Rouméguère, propriétaire de la ferme. On veut faire de cet endroit un lieu de rencontre et de soutien au milieu de la terre crue.» Ils sont une vingtaine, «pros de la terre», à se réunir autour d'une même dynamique : architectes, maçons, revendeurs de matériaux, formateurs, fabricants de briques et de presse. Leur objectif est simple. Se rencontrer, se connaître et s'organiser pour créer une unité. «C'est une démarche collective, explique Etienne Gay, briquetier présent au sein du collectif. On veut unir nos forces pour mieux les mettre en avant et s'ouvrir davantage au public». Trois mois après le lancement, l'idée séduit. Le collectif régional souhaite favoriser une meilleure cohérence du marché, une meilleure visibilité, une promotion des techniques (1) et la création d'un annuaire des professionnels. «On est très étonnés du nombre de professionnels qui travaillent avec la terre crue, confie Isabelle Moisand, négociante en matériaux. On s'attendait à en recenser 50. On en compte une centaine en région Midi-Pyrénées.» Et ce collectif n'est pas le premier : la Bretagne vient d'officialiser le sien en association, tandis que d'autres débutent en Auvergne ou en Rhône-Alpes. «L'idée est de créer une unité régionale et inter-régionale, explique Alain Klein architecte. Mais avant tout, on veut rester dans la dynamique de proximité.»
Un vrai patrimoine régional
Le collectif des professionnels de la terre crue est né d'un constat : «Notre habitat est issu d'un important patrimoine régional traditionnel de terre crue», concède Alain Klein. Pourtant, elle reste un matériau marginal. D'après le centre d'architecture et d'urbanisme et d'environnement d'Auch (CAUE), «elle intéresse beaucoup de gens mais la connotation «sale» et l'image «vieille campagne» empêche les maîtres d'ouvrage de franchir le pas lors d'une construction ou même d'une rénovation.» C'est ce que le collectif des professionnels veut éviter aussi. «On assiste à une réelle prise de conscience par rapport au respect de l'environnement et à la santé des habitants», explique un membre de ce collectif. «Beaucoup de jeunes artisans, qui recherchent un retour aux sources et un travail manuel, se lancent dans la profession», complète Gilles Augé, engagé dans des projets éducatifs et d'insertion par l'écoconstruction.
Dans ce contexte de crise, l'objectif est de «travailler en collaboration et éviter l'esprit de compétition».
(1) Le collectif participe aux journées européennes du patrimoine les 14 et 15 septembre 2013.
matériau sain
Malgré son image , la terre est un matériau sain, écologique, économique et qui «rend les murs respirants». «C'est le matériau du pauvre, souligne Gérard Vivès, spécialiste de la terre crue dans le Gers. Il respecte les couleurs locales et, dans la restauration de bâti ancien, reste en cohérence avec le bâtiment existant». Comme la paille, la terre, qui peut provenir directement du terrain sur lequel il y a le chantier, est donc économique.
Source La Dépêche du Midi / A. V
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