Tout un symbole, l'équipe du holding de Legris Industries a quitté la magnifique ancienne imprimerie Oberthur qu'il avait entièrement restaurée il y a plus d'une décennie. Erwan Taton, le président du directoire et ses collaborateurs sont désormais installés dans un immeuble du centre rennais beaucoup plus modeste. « Nous avons réorganisé le groupe pour qu'il retrouve une rentabilité », indique le dirigeant. Legris Industries a réalisé un chiffre d'affaires de 227 millions d'euros, en hausse de 9% en 2012. Si cet exercice reste déficitaire à hauteur de 2 millions d'euros contre une perte de 16,4 millions d'euros en 2011, « 2013 sera celui du retour des bénéfices », poursuit le dirigeant.
Legris Industries tourne donc définitivement la page de Kéria, l'ex-nom de sa division spécialisée dans les usines de briques et tuiles qui a été liquidée il y a quelques années. Désormais nommée Keller, elle n'intervient plus du tout en France, son siège social est d'ailleurs situé en Allemagne. « Keller qui a dégagé 76 millions d'euros de ventes l'an passé, en hausse de 24%, se porte bien car les usines complètes sont désormais destinées aux pays en croissance ». L'an dernier, elle a signé 4 contrats de briqueteries en Pologne, Russie, Arabie Saoudite et Azerbaijan.
Renouer avec une stratégie de croissance externe
Savoye, la seconde division du groupe toujours contrôlé par la famille Legris, est en recul de 9% et descend à un total de 89 millions d'euros. « C'est son modèle économique, insiste Erwan Taton, cet acteur international de la conception et de l'intégration de systèmes pour les centres de logistique, a des activités fluctuantes en fonction des dates de confirmation des commandes, 2013 sera une bonne année ».
Enfin, il existe Clextral (62 millions d'euros de chiffre d'affaires en hausse de 28%) dans laquelle le président du directoire met tous ses espoirs. Spécialisée dans les lignes de production clé en mains notamment pour les céréales des petits déjeuners mais aussi de pâte à papier, elle est jugée « très innovante » et s'apprête à créer à Rennes une plate-forme de R&D pour le développement d'une nouvelle technologie de production de lait en poudre.
Doté de 60 millions d'euros de fonds propres et d'une trésorerie excédentaire de 35 millions d'euros, Legris Industries qui réalise les 2/3 de ses contrats hors de l'Hexagone, se sent suffisamment armé pour renouer avec une stratégie volontariste de croissance externe. « On est à la recherche d'un quatrième métier industriel, pas nécessairement lié aux trois autres. Il sera de portée mondiale sur un marché de niche ». Erwan Taton n'en dira pas plus sur ses intentions si ce n'est que cette future division devrait générer entre 70 et 100 millions d'euros de recettes annuelles.
Source Les Echos par STANISLAS DU GUERNY
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