LBO France paie les pots cassés chez Terreal. Le fonds d'investissement risque d'abandonner le contrôle du fabricant de tuiles et de briques à ses créanciers, a appris L'Agefi de sources financières, après avoir déjà restructuré une première fois la dette de l'entreprise en 2009. LBO France avait racheté l'ex-filiale terre cuite de Saint-Gobain en septembre 2005 pour 860 millions d'euros, avec moins de 200 millions d'euros de fonds propres et en valorisant la cible à 5,9 fois l'Ebitda. Un levier qui est apparu excessif avec le retournement de la conjoncture en 2008 et a atteint jusqu'à 15 fois l'Ebitda.
Terreal revendique un chiffre d'affaires d'environ 400 millions. La société affiche encore une dette d'environ 500 millions d'euros. Les créanciers – parmi lesquels on trouve ING, la Société Générale ou Oaktree – veulent en convertir 200 millions en actions. Ils prendraient ainsi le contrôle total du fabricant de matériaux de construction, qui garderait 300 millions de dette. Deux tiers des prêteurs sont déjà favorables à cette solution, après avoir écarté le scénario d'une vente à un industriel.
Houlihan Lokey et Messier Maris, dont l'associé François Guichot-Pérère avait épaulé Terreal en 2009 lorsqu'il officiait chez Lazard, conseillent les parties prenantes.
Cette solution réduirait par ailleurs à zéro les obligations remboursables en actions (ORA) qui avaient été émises lors de la première restructuration financière de fin 2009. A l'époque, LBO France avait ramené de 902 à 500 millions d'euros la dette de Terreal, le différentiel étant converti en ORA. La transaction avait été calibrée afin de laisser au fonds 51% du capital en cas de remboursement en actions de ces titres, contre 49% aux créanciers.
«Que les créanciers décident de prendre le contrôle de la société en dit long sur l'impasse stratégique dans laquelle se trouve Terreal », estime une source financière. La plupart des LBO montés en France dans le secteur du bâtiment juste avant la crise financière de 2007, à l'image de Materis et Consolis, ont certes dû être restructurés.
Mais par rapport à son concurrent Materis, Terreal est beaucoup moins diversifié, avec un tropisme très français et une exposition internationale sur des pays comme l'Espagne et les Etats-Unis où l'immobilier a beaucoup souffert.
LBO France ne fait pas de commentaires.
Source L'AGEGI par Alexandre Garabedian
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