Terreal, le fabricant de tuiles et de briques qui avait repoussé l'échéance de sa dette en 2009 souffre de la conjoncture. Les créanciers pourraient prendre les rênes de l'entreprise en échange d'une réduction de dette de 186 millions d'euros.
Ancienne filiale de Saint-Gobain, Terreal a été reprise par LBO France en 2005.
Il est encore rare, en France, que les créanciers prennent le contrôle des sociétés sous LBO. Pourtant, c'est la solution vers laquelle s'achemine le fabricant de tuiles et de briques Terreal. Cette ancienne filiale de Saint-Gobain, rachetée par LBO France en 2005, fait aujourd'hui l'objet d'une deuxième restructuration.
Un levier de 6 fois l'Ebitda trop important
De nombreuses sociétés acquises sous LBO par effet de levier avant la crise de 2008 ne peuvent faire face aux échéances de dette. 66 % des LBO français ont fait l'objet d'un refinancement en 2012, et plusieurs entreprises pourraient passer aux mains de leurs créanciers.
« La dette de Terreal, qui arrive à échéance en 2015, s'est avérée incompatible avec le plan de marche de la société. Mais la société reste profitable, n'a pas de plan social en cours et n'est pas en cessation de paiement », précise Hervé Gastinel, le président. Initialement valorisée à 860 millions d'euros, Terreal avait été acquise avec un levier de dette de 6 fois l'Ebitda (résultat brut d'exploitation) qui s'est avéré excessif lorsque la conjoncture s'est retournée en 2008. « Il s'agit d'un effet ciseau avec la combinaison d'un levier trop important et d'un marché sous-jacent, la construction, qui souffre. Mais les fondamentaux de la société sont bons » , ajoute Nadine Veldung, de Oddo Corporate Finance.
Prise de contrôle possible en échange d'une réduction de dette
Une première restructuration, en 2009, avait permis de repousser l'échéance de la dette. « Nous avions fait le pari d'un redémarrage en 2011 qui ne s'est hélas pas poursuivi en 2012. Les covenants (clauses de protection du crédit) se sont avérés irréalisables, ce qui nous oblige à rediscuter avec les créanciers », explique Hervé Gastinel. Selon le scénario à l'étude, la dette devrait être ramenée de 486 à 300 millions d'euros. En échange, les créanciers - les fonds Park Square et Oaktree et les banques ING et Société Générale - convertiraient 200 millions d'euros en capital de la société, devenant ainsi les actionnaires majoritaires. Selon nos informations, Terreal examinerait aussi deux offres de fonds extérieurs candidats au rachat.
Source Les Echos par Aurélie Abadie
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