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08/03/2013

Saur : les élus du personnel déclenchent un droit d'alerte relatif à la restructuration de la dette plombée par une acquisition LBO surévaluée en 2007

Les représentants du personnel du comité central d'entreprise (CCE) de la Saur, numéro trois français de l'eau, ont décidé jeudi de déclencher une procédure de droit d'alerte inquiets de la situation financière du groupe, a-t-on appris auprès de la CGT.
"Nous avons fait valoir notre droit d'alerte à l'unanimité des élus et mandaté notre cabinet d'expertise habituel", a assuré à l'AFP Yves Ardil, délégué central CGT, à l'issue d'un CCE, où la direction a présenté trois offres de repreneurs potentiels.
Une information confirmée par une porte-parole de la direction qui a précisé que le droit d'alerte posé par les syndicats "est relatif aux inquiétudes légitimes dans une période de restructuration financière de Hime, qui est la Holding de Saur".
Hime, holding qui détient 100% de la Saur, est plombée par deux milliards d'euros de dette du fait d'une acquisition par LBO (rachat par endettement) surévaluée en 2007. Le numéro trois français de l'eau veut se relancer grâce à une augmentation de capital et au délestage d'une partie de cette dette écrasante.
Les trois offres sont : celle des banques créancières - entre 60 et 70 prêteurs (BNP Paribas, Natixis, RBS, Lloyds..), celle du fonds d'infrastructure Cube et celle du hedge fund américain Brigade Capital Management, selon M. Ardil.
"Le souci pour nous, c'est de ne pas retrouver un montage financier équivalent à ce que nous avons vécu précédemment", a souligné M. Ardil.
"Depuis 2005, on a été jusqu'à 500 millions d'euros de dividendes versé pour rembourser cette dette. Cela devenait insupportable", a-t-il ajouté.
Selon le syndicaliste, le choix "s'orienterait plutôt vers une reprise des banques". Pour lui, "il semblerait qu'on ait des réponses avant la fin mars, car les banques souhaiteraient prendre rapidement la main".
Les banques créancières -entre 60 et 70 prêteurs, dont la moitié sont étrangers- souhaitent en prendre le contrôle en échange d'un effacement partiel de la dette, sans exiger de changement de gouvernance ou de réduction d'effectifs.
"On est sur un dépôt des offres entre maintenant et la mi-avril", a précisé la porte-parole de la direction.
A l'heure actuelle, Hime-Saur a pour principal actionnaire l'Etat, via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) avec 38%, devant Séché Environnement (33%), Axa Private Equity (17%) et Cube (12%).
Saur, numéro trois de l'eau en France derrière le leader Veolia et son rival Suez Environnement, avait été cédé 1 milliard d'euros par Bouygues en 2005 à PAI Partners, qui l'avait revendu 2,3 milliards deux ans plus tard aux actionnaires actuels.

Source L'Express

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