Particulièrement vertueux, le chantier du Pôle espaces verts de la ville de Bouguenais, près de Nantes, est réalisé à partir de matériaux locaux. La terre extraite des fondations est même réutilisée pour les murs de refends.
Vu de loin, il ressemble à n’importe quel chantier de construction bois. Mais le nouveau pôle administratif et technique en cours de construction se distingue des autres chantiers de l’agglomération nantaise : il est réalisé à partir de matériaux locaux.
Les architectes Bruno Belenfant et Loïc Daubas ont développé un principe constructif basé sur des matériaux bio-sourcés avec un impact limité sur l’environnement : Douglas, isolation en panneaux de fibre de bois, isolation en tissu et papiers recyclé (Métisse)… Même le bardage bois sera réalisé avec des arbres (du chêne !) issus de la gestion des bois communaux.
Ce chantier d’un million d’euros pour 519 m2 est également le théâtre d’une expérimentation. Le duo d’architectes s’était déjà fait remarqué pour son utilisation de la terre et a même remporté le Prix du projet citoyen 2010 pour une école utilisant des briques de terre crue. Aujourd’hui, ces architectes militants vont encore plus loin dans l’expérimentation en réinventant la technique ancestrale du pisé à partir des ressources locales.
C’est ainsi que les murs de refends sont réalisés avec de la terre extraite du terrain complétée par une armature en roseaux coupés par le service des espaces verts sur le bord de la Loire.
Loin d’être anecdotique, l’utilisation de la terre apporte de l’inertie au bâtiment qui sera très bien isolé et étanche à l’air afin d’atteindre le niveau BBC. Avec l’ajout de panneaux photovoltaïques en toiture, le bâtiment pourra même être positif.
Pour compléter ce dispositif vertueux, une chaufferie utilisant des copeaux de bois issus de la commune permettra de chauffer les ateliers et les serres municipales (80% des besoins).
Enfin, ce projet est également soutenu par un volet social important avec une clause d’insertion sociale pour chaque entreprise retenue et la mise en place d’un chantier école autour de la construction des murs en terre crue, le savoir-faire de ce mode constructif ayant disparu.
Source LE MONITEUR.FR par Jean-Philippe Defawe
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